Iran : Premier mai, journée de répression

Des rassemblements pacifiques organisés à l’occasion de la fête du travail du premier mai ont été réprimés par les autorités dans diverses localités iraniennes. Une fois encore, de nombreux syndicalistes ont été arrêtés et des rassemblements dispersés. La CSI a vivement condamné ces actes d’agression contre les syndicats.

Bruxelles, le 8 mai 2008: Des rassemblements pacifiques organisés à l’occasion de la fête du travail du premier mai ont été réprimés par les autorités dans diverses localités iraniennes. Une fois encore, de nombreux syndicalistes ont été arrêtés et des rassemblements dispersés. La CSI a vivement condamné ces actes d’agression contre les syndicats.

Pour dissuader les syndicalistes de participer aux activités du premier mai, plusieurs personnes avaient déjà été écrouées à l’avance. Ce fut notamment le cas de Shays Amani, arrêté le 23 avril. Il fait partie des fondateurs du Syndicat national des travailleurs licenciés et sans emploi (NUDUW) et est un ancien dirigeant du syndicat de l’usine Kurdistan Textile Company. Shays Amani avait déjà été arrêté l’année dernière, précisément le premier mai, et attendait toujours le verdict de son appel contre sa condamnation injuste à deux ans et demi de prison.

Le jour du premier mai, diverses arrestations et autres actes de harcèlement ont été rapportés aux quatre coins du pays. Trois travailleurs militants, Javanmir Moradi et Taha Azadi, membres du Syndicat libre des travailleurs iraniens (FUIW), et Saeed Hazrati ont été arrêtés à Asalouyeh, dans le sud de l’Iran. D’autres arrestations ont eu lieu dans la ville de Ashnavieh et à Sanandaj. A Téhéran, où les festivités du premier mai ont démarré dès le 25 avril, les forces de l’ordre et la police ont bloqué l’accès au parc de Chitgar et dispersé les participants. Le parc a été cerné par un barrage formé par un millier d’agents de sécurité. Les travailleuses et travailleurs ont néanmoins réussi à rejoindre le parc Jahan-Nama, où ils ont poursuivi leurs festivités.

« Le gouvernement iranien doit arrêter de réprimer des rassemblements pacifiques organisés pour le premier mai ou toute autre occasion », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Les travailleurs ont le droit de manifester et d’exercer leurs droits syndicaux. »

Le droit d’organiser des festivités pacifiques le Premier mai, jour de la fête du travail, est protégé en vertu du principe de la liberté d’association, tel qu’il est exprimé aux termes de la Convention nº 87 de l’OIT. Et attendu que l’Iran a l’obligation de respecter ce principe, la CSI signalera ces incidents au Comité de la liberté syndicale de l’OIT. Dans une lettre envoyée au gouvernement iranien (EN), la CSI a exhorté Téhéran à mettre un terme à la répression brutale à l’encontre des enseignants et du syndicat Sherkat-e Vahed. La CSI a également réitéré son appel pour la libération du dirigeant syndical Mansour Osanloo, en détention depuis plusieurs mois.


La CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 311 organisations affiliées nationales dans 155 pays.

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