eSwatini : Charge policière brutale contre des membres sans défense du TUCOSWA à la veille d’un simulacre d’élections

La CSI a condamné les actions du gouvernement d’eSwatini (anciennement Swaziland) quand des dizaines de policiers anti-émeute ont attaqué un rassemblement pacifique de travailleurs qui réclamaient des augmentations salariales.

Les 18 et 19 septembre, la police a procédé à des tirs de grenades assourdissantes et physiquement agressé la foule dans la principale ville du pays, Manzini. Plusieurs travailleurs ont été grièvement blessés et ont dû être hospitalisés. Deux organisateurs de l’Amalgamated Trade Union of Swaziland (ATUSWA), Sbonelo Tsabedze et Nhlanhla Tsabedze, ont été arrêtés alors qu’ils coordonnaient des travailleurs qui s’étaient rassemblés en début de matinée devant le portail de l’entreprise Zheng Yong. Selon les rapports, un certain nombre de travailleurs seraient toujours portés disparus. Le Syndicat des policiers du Swaziland a également diffusé un communiqué de presse dénonçant des actes de violence brutale perpétrés par des supérieurs et confirmant qu’ils avaient reçu l’ordre d’ouvrir le feu et d’abattre quiconque « troublerait » le cours des prochaines élections nationales entachées d’irrégularités.

« Nous condamnons vivement l’interdiction unilatérale de l’action collective organisée par le Trade Union Congress of Swaziland (TUCOSWA), qui avait préalablement été déclarée légale et conforme à l’article 40 de la Loi sur les relations du travail. Nous en appelons à la police à libérer inconditionnellement tous les travailleurs arrêtés et détenus et de rendre compte de tous les travailleurs qui sont actuellement portés disparus », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.

Le TUCOSWA a déposé une requête judiciaire au Tribunal de grande instance du Swaziland en vue d’un examen de la situation le 20 septembre.

« La CSI demande l’ouverture d’une enquête immédiate et crédible sur les événements violents survenus à eSwatini. Le gouvernement a converti le pays en un État policier où la violence policière est utilisée pour museler toute contestation et où les autorités excluent simplement tout dialogue avec les syndicats concernant les droits humains et syndicaux fondamentaux », a déclaré Mme Burrow.

L’eSwatini (Swaziland de son ancien nom) est classé 4e à l’Indice CSI des droits dans le monde.