Élections au Zimbabwe: Déchaînement de violence des militaires lors d’un rassemblement pacifique de manifestants, tirs d’arme à feu contre des bureaux syndicaux

La CSI condamne les violences perpétrées après les élections par les militaires et les forces de sécurité du Zimbabwe, notamment des coups de feu tirés sur les bureaux de la confédération syndicale Zimbabwe Congress of Trade Unions (ZCTU), suite aux rassemblements spontanés de manifestants qui exprimaient leur crainte d’être dépossédés des élections et du mandat démocratique du peuple du Zimbabwe.

La Commission électorale du pays a déclaré que le parti ZANU-PF avait gagné les élections à une large majorité mais refuse de communiquer les résultats, ce qui suscite des critiques de la part de l’opposition et des observateurs internationaux.

Ces dernières années, les forces militaires du Zimbabwe se sont dressées entre les Zimbabwéens et leur volonté d’assister à la réalisation de la démocratie, de la stabilité, de la prospérité et de la protection de leurs droits humains. Le Mouvement travailliste nourrissait un optimisme prudent avant les élections, pensant que le Zimbabwe avait changé de cap, mais le recours déplorable à la violence contre des citoyens pacifiques, hier, révèle la persistance de la culture de l’impunité qui ne cesse de différer les espoirs de la population zimbabwéenne. La ZCTU a fait part à maintes reprises de sa préoccupation à l’égard du rôle que la Commission électorale a joué avant les élections.

« Les Zimbabwéens luttent depuis trop longtemps pour le respect des droits humains élémentaires, le traitement décent des personnes et la démocratie en vue de bâtir une société résistante, stable et prospère pour tous. Le départ de Robert Mugabe laisse entrevoir la possibilité d’atteindre cet objectif et rien ne doit entraver les aspirations et le mandat de la population exprimés à travers ces élections cruciales », a déclaré Sharan Burrow, la secrétaire générale de la CSI.

La CSI appelle le gouvernement à garantir la paix à tous les Zimbabwéens et à lutter aux côtés de la population contre l’impunité et l’usage injustifiable de la force contre des citoyens du pays. Le gouvernement doit exiger que les militaires rendent des comptes.

« Nous exhortons la Commission électorale à veiller à ce que le décompte des voix soit transparent, crédible et participatif. Les élections ne consistent pas uniquement à mettre pacifiquement un bulletin dans l’urne. Les autres processus s’y rapportant doivent remplir les mêmes conditions de liberté, de justice et de transparence, et refléter les véritables souhaits des citoyens.

Nous invitons toutes les parties prenantes du processus politique, en particulier les responsables politiques, les forces de sécurité et la société civile à agir avec la plus grande réserve et un sens aigu de la responsabilité pour garantir que l’État de droit, les droits humains et la démocratie jouent un rôle prépondérant pendant cette phase critique et à l’avenir », a ajouté Burrow.

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