Manifeste de la CSI pour le 1er mai 2008

Ce 1er mai, des millions de travailleurs et travailleuses du monde entier se rassemblent pour célébrer les avancées obtenues par plus d’un siècle de syndicalisme.

Bruxelles, le 30 avril 2008: Ce 1er mai, des millions de travailleurs et travailleuses du monde entier se rassemblent pour célébrer les avancées obtenues par plus d’un siècle de syndicalisme. Les grands principes d’égalité, de justice, de dignité humaine et de paix qui ont trouvé leur expression dans le mouvement syndical sont autant d’actualité aujourd’hui qu’ils l’étaient lorsque des travailleurs et des travailleuses ont commencé à s’unir pour lutter pour le respect de leurs droits. Ces principes sont à l’origine de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la Convention n°87 de l’OIT de 1948. Mais les droits fondamentaux inscrits dans ces textes célèbres sont très éloignés de la réalité pour la majorité de l’humanité.

Pour la plupart de nos contemporains, le travail décent n’est qu’un mirage. Des millions d’enfants travaillent plutôt que d’aller à l’école, des travailleurs sont privés de leurs droits fondamentaux et exploités par des employeurs dénués de scrupules et des régimes répressifs, les inégalités se creusent au sein des pays et entre les pays, alors que des minorités accumulent des richesses incalculables au détriment des autres.

Les carences des "solutions du marché" prônées par la gouvernance mondiale ont rarement été aussi manifestes. La contagion se propage au travers des marchés financiers mondiaux et les travailleurs et les travailleuses paient le prix des réticences des gouvernements à affronter la nécessité d’une réglementation financière. 100 millions de personnes de plus que l’an dernier n’ont pas assez à manger, alors que la crise alimentaire mondiale, séquelle de décennies de politiques désastreuses à l’échelon mondial, gagne du terrain chaque jour jusqu’à menacer le tissu social lui-même. L’action menée pour lutter contre le changement climatique, qui est peut-être l’épreuve majeure de l’histoire de l’humanité, est faible comparée aux enjeux. Et les objectifs que la communauté internationale s’est donnés par les Objectifs de développement du Millénaire des Nations unies sont loin d’être atteints.

Les moyens de relever tous ces défis existent, mais il manque la volonté politique nécessaire pour résister aux puissants intérêts qui font barrage au progrès. Partout dans le monde, les syndicats sont en lutte contre ces intérêts et mènent campagne pour que les préoccupations sociales et le développement durable soient au centre des politiques plutôt qu’à la marge. Nous réclamons un changement fondamental de la gouvernance mondiale, que le travail soit au cœur d’une nouvelle mondialisation et que les institutions internationales répondent aux besoins réels des populations plutôt que de perpétuer les politiques erronées du passé.

Le 7 octobre 2008, Journée mondiale du travail décent, les syndicats du monde entier uniront leurs voix pour lancer un appel en faveur des droits au travail. Ils mettront en avant les grandes traditions de solidarité qui sont le ferment du syndicalisme depuis sa naissance et sans lesquelles les problèmes auxquels est confronté le monde d’aujourd’hui ne pourront trouver de solution. Nous démontrerons que le travail décent est essentiel pour vaincre la pauvreté et assurer l’égalité pour tous les hommes et toutes les femmes et manifesterons notre indéfectible attachement à la solidarité avec ceux qui sont marginalisés, déshérités. Nous poursuivons sans relâche notre quête pour un monde meilleur et réitérons notre volonté d’y aboutir par l’action conjointe des travailleurs et travailleuses de tous les horizons de notre planète.


La CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 311 organisations affiliées nationales dans 155 pays et territoires.

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