Le gouvernement indien doit tenir sa promesse en matière d’emplois et respecter les droits des travailleurs

La CSI appelle le gouvernement indien à accepter une liste de revendications en 12 points établie par les centrales syndicales nationales indiennes, et à renoncer à ses projets d’adopter une série d’amendements restrictifs concernant les lois du travail du pays

Lors d’une réunion tenue aujourd’hui à Delhi avec la confédération syndicale indienne Indian National Trade Union Congress (INTUC), affiliée à la CSI, la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, a prié le gouvernement indien de cesser ses attaques contre la plus grande centrale syndicale du pays et d’engager le dialogue avec elle.

« Les travailleurs indiens font l’objet d’une grande indifférence de la part du gouvernement, qui n’a pas tenu sa promesse de créer 10 millions d’emplois par an. Au lieu de cela, des emplois sont supprimés, et les personnes qui travaillent voient leurs revenus stagner ou diminuer. L’Inde a besoin d’une augmentation salariale, dans l’intérêt de sa population, de manière à garantir un pouvoir d’achat susceptible de stimuler la croissance. La CSI demande au gouvernement d’accéder à la requête du syndicat en faveur d’un salaire minimum de 18.000 INR par mois, en tenant compte de l’indexation. Équivalant à 277 USD environ, ce salaire minimum est facilement abordable pour les employeurs, et permettrait aux citoyens de vivre et de travailler dans la dignité. La CSI tient à faire part de sa totale solidarité avec les travailleurs indiens », a déclaré Burrow.

« L’année dernière, l’INTUC et d’autres organisations syndicales importantes ont organisé la plus grande grève de l’histoire, à laquelle plus de 100 millions de personnes ont participé. Le gouvernement ne peut rester sourd au mécontentement et à la colère qui s’intensifient face à l’inégalité, comme en témoigneront les manifestations prévues le 9 novembre devant le Parlement. Nous saluons le soutien et la solidarité de la CSI, qui compte plus de 180 millions de membres à travers le monde », a annoncé le président de l’INTUC, le Dr G. Sanjeeva Reddy.

« Le gouvernement indien est aujourd’hui sur le devant de la scène, et la force du mouvement syndical indien qui mobilise des dizaines de millions de personnes est non seulement un modèle pour les travailleurs du monde entier, mais aussi un signal rappelant au gouvernement qu’il doit prêter attention aux travailleurs », a précisé Burrow.

Lors de sa visite à Delhi, Burrow rencontrera toutes les centrales syndicales indiennes, à l’exception de la BMS, qui est proche du parti au pouvoir et qui s’est systématiquement rangée du côté du gouvernement pour s’opposer aux demandes de l’immense majorité des syndicats indiens. Cette réunion permettra de discuter de la liste de revendications comprenant les 12 points suivants :

  • • Adopter des mesures urgentes visant à limiter la hausse des prix en instaurant l’universalisation du système public de distribution, et à interdire le commerce de nature spéculative sur les marchés des matières premières ;
  • • Maîtriser le chômage au moyen de mesures concrètes pour créer des emplois ;
  • • Appliquer strictement toutes les lois élémentaires sur le travail sans exception ni exemption, et prendre des mesures punitives rigoureuses en cas de violations ;
  • • Garantir une couverture de sécurité sociale universelle pour tous les travailleurs ;
  • • Fixer un salaire minimum de 18.000 INR par mois comprenant des dispositions relatives à l’indexation ;
  • • Garantir l’amélioration des pensions, s’élevant à 3000 INR par mois au minimum pour l’ensemble de la population active ;
  • • Mettre fin au désinvestissement et à la vente des entreprises publiques ;
  • • Mettre fin aux contrats temporaires à la place d’emplois permanents pérennes ; établir des salaires et des prestations identiques pour les employés contractuels et les employés titularisés ;
  • • Supprimer les plafonds pour les primes et d’autres paiements ; augmenter le montant des gratifications ;
  • • Enregistrer obligatoirement les syndicats dans un délai de 45 jours à partir de la date de demande d’enregistrement, et procéder à la ratification immédiate des Conventions n°87 et 98 de l’OIT ;
  • • Renoncer au projet d’amendement des lois du travail ;
  • • Interdire l’investissement direct à l’étranger dans des secteurs vitaux de l’économie indienne, tels que les chemins de fer, l’assurance et la défense.

Lire le communiqué de presse (en anglais)