Les syndicats se félicitent de l’accent mis sur le rôle du travail décent, de la société civile et des ODD dans le cadre de la nouvelle Stratégie globale de l’UE sur la politique étrangère et de sécurité

Le 28 juin 2016, Federica Mogherini, Haut Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-présidente de la Commission européenne, a dévoilé la Stratégie globale de l’UE sur la politique étrangère et de sécurité (Stratégie globale de l’UE). Ce document aborde les défis en matière de politique étrangère européenne dans un monde plus connecté, contesté et complexe et prépare le terrain en vue d’un recalibrage des différents outils de l’action extérieure de l’UE d’une manière plus cohérente et efficace.

Le Réseau syndical de coopération au développement (RSCD) et la Confédération européenne des syndicats (CES) se félicitent de l’accent mis sur les Objectifs de développement durable (ODD) en tant que cadre d’orientation pour la politique étrangère et de sécurité de l’UE, aux fins de contribuer à une amélioration des conditions de vie, à la prospérité, à la réduction de l’inégalité et à des sociétés plus pacifiques, résilientes et démocratiques. La volonté d’une action globale pour s’attaquer aux causes profondes des conflits et de la pauvreté, comme les violations des droits humains, l’inégalité, la pression sur les ressources et le changement climatique, participe d’un effort prometteur.

Nous saluons l’engagement de la Stratégie globale de l’UE à promouvoir les possibilités de travail décent, lutter contre la pauvreté et l’inégalité et étendre l’accès aux services publics et à la sécurité sociale. Attendu que le développement durable dépend de pays stables et résilients, il est de bon augure que la Stratégie globale de l’UE sera centrée sur la sécurité et la défense au même titre que sur les possibilités d’emploi, des sociétés inclusives et les droits humains. La promotion par l’UE d’un environnement propice aux nouvelles entreprises économiques, à l’emploi et à l’inclusion des groupes marginalisés est un pas dans la bonne direction.

La Stratégie globale de l’UE reconnait le rôle de la société civile et des partenaires sociaux à l’heure de contribuer à assurer la résilience sociétale, a fortiori dans un contexte global où l’espace pour ces acteurs se réduit, notamment sous l’effet des violations des libertés d’expression et d’association. Nous saluons l’engagement et le soutien à long terme proposés par la Stratégie globale de l’UE en faveur de la société civile mondiale et locale, y compris à travers leur participation aux alertes précoces et à la prévention de conflits.

La Stratégie globale de l’UE promouvra un ordre mondial fondé sur les droits, dont le multilatéralisme constituera le principe charnière, avec à son cœur les Nations Unies, et qui inclura des règles régissant les chaînes de valeur mondiales. Les normes du travail s’inscrivent dans les demandes essentielles des syndicats et des mécanismes plus contraignants visant la responsabilité du secteur privé dans le développement font partie de ces efforts. Il en va de même en ce qui concerne l’émergence de la coopération du secteur privé en matière de développement, notamment sous forme de partenariats public-privé et de financements mixtes. Ceci devrait s’appliquer aux accords commerciaux de l’UE, qui constituent un outil essentiel pour le développement des pays partenaires.

Le document suggère le rehaussement du budget global dédié à la coopération en matière de développement de l’UE et réitère l’engagement de l’UE à atteindre la cible de 0,7% APB/RNB, conformément aux principes du CAD. En ce sens, il préconise une flexibilité accrue de la politique de l’UE en matière de développement, avec des financements stables mais des cycles de programmation plus courts et une flexibilité accrue en termes de mise à disposition de fonds limités en soutien à la société civile.
Aussi plausible soit-il de revoir à la hausse l’enveloppe de l’UE affectée au développement, nous restons vigilants quant à l’usage fait de ces fonds en réponse à la crise des réfugiés et aux défis sécuritaires. Il conviendrait de prévoir une séparation claire entre les enveloppes, jamais au détriment de la politique de développement de l’UE.

Les syndicats attendent de l’UE qu’elle passe de la parole aux actes et mette en œuvre au plus tôt les engagements énoncés dans la Stratégie globale. Face aux menaces croissantes qui pèsent sur la sécurité et les moyens de subsistance des personnes, il incombe à l’UE d’intensifier son engagement en tant qu’acteur global. Les syndicats suivront de près la mise en œuvre de la Stratégie globale de l’UE, de même que les processus d’examen ou d’élaboration de stratégies sectorielles, thématiques et géographiques y afférentes, et continuera à promouvoir le rôle du travail décent et du dialogue social en tant qu’outil au service du développement durable, de la paix et de la résilience.

Pour plus d’informations, prière de joindre Joan Lanfranco, Advocacy Officer auprès du RSCD, [email protected], +32 2 224 03 05.