Global Unions : les IFI devraient agir pour aider, et non freiner, la reprise économique

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Dans une déclaration publiée la veille des réunions ministérielles dites « de printemps » du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, la CSI et ses partenaires du groupement Global Unions réclament que les institutions financières internationales (IFI) adoptent des mesures qui soutiennent la relance de l’économie mondiale grâce à des investissements publics dans des infrastructures sociales et physiques, notamment dans l’économie des soins, et à des hausses salariales.

La publication, mardi, d’autres révisions à la baisse du FMI de ses prévisions de croissance économique mondiale confirment que l’on se dirige dangereusement vers une spirale descendante de baisse des taux d’intérêt, voire de déflation dans certaines régions, identifiée dans le document que Global Unions adresse aux IFI.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI), a déclaré : « Si la direction du FMI commence à reconnaître qu’un effort mondial concerté est nécessaire pour parvenir à une reprise économique et pour remettre les citoyens au travail, ses départements opérationnels restent attachés à des politiques inopérantes d’austérité et de déréglementation qu’ils imposent aux gouvernements dans leurs conditions de prêt ou dans leurs recommandations politiques aux pays. Ces politiques génèrent des inégalités.

Les propres recherches du FMI montrent que l’affaiblissement de la légalisation et des institutions du travail, et la suppression des prestations aux chômeurs peuvent en réalité freiner la reprise et accroître les inégalités de revenus. Pourtant, ce sont précisément les politiques que le FMI prône dans des pays qui subissent la récession ou une croissance lente. Il est grand temps que les départements opérationnels du Fonds s’alignent sur la rhétorique de lutte contre les inégalités et en faveur des emplois de sa direction. »

La déclaration examine aussi des initiatives de la Banque mondiale et évalue positivement une récente publication sur les réglementations du marché du travail qui, pour la première fois dans un rapport détaillé de la Banque, souligne les dommages causés par la sous-réglementation, ainsi que les coûts des excès de réglementation.

« C’est un changement positif par rapport au rapport Doing Business qui, jusqu’à ce que la Banque suspende son indicateur de flexibilité du marché du travail il y a quelques années, s’appuyait sur l’affirmation que toutes les réglementations en vue de protéger la main-d’œuvre n’étaient que des obstacles à la bonne marche des affaires », a ajouté Sharan Burrow.

« Nous apprécions la démarche plus équilibrée qu’adopte le nouveau rapport et nous soutenons la recommandation de faire participer les organisations d’employeurs et de travailleurs et l’OIT dans toute refonte de législations du travail. Il s’agit maintenant de voir si la Banque adopte des mesures sérieuses pour la mettre en œuvre. »

Global Unions recommande que, dans le cadre sa révision en cours de ses politiques de sauvegarde sociale et environnementale, la Banque mondiale adopte une condition de prêt liée aux normes du travail qui fasse entièrement référence aux conventions de l’OIT sur les droits fondamentaux. La Banque mondiale serait ainsi au même niveau que d’autres banques multilatérales de développement qui ont déjà adopté des mesures de sauvegarde du travail.

La déclaration réclame aussi que les IFI soutiennent la transition vers une économie à faibles émissions de carbone grâce à des investissements publics dans des infrastructures efficaces du point de vue énergétique et à l’adoption de taxes sur le carbone.

Lien vers la déclaration du groupement Global Unions à l’occasion des réunions de printemps 2016 du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale