Lancement du L20 à Beijing en vue de la présidence chinoise du G20 en 2016

À l’occasion de son lancement à Beijing, le L20 a mis en garde contre le chômage et les faibles salaires qui continuent d’être des menaces pour l’économie en 2016 et qui sont des problèmes majeurs dont le G20 devra se saisir au cours de la présidence chinoise.

John Evans, secrétaire général de la TUAC, a déclaré que sans changement de politiques, le déficit d’emplois continuera de croître et, d’ici 2019, ce sont 212 millions de personnes supplémentaires qui seront au chômage, soit une hausse de 201 millions d’individus par rapport à 2014. En 2014, près de 74 millions de jeunes de 15 à 24 ans cherchaient un emploi et les jeunes femmes étaient touchées de façon disproportionnée par la crise de l’emploi.

Pour John Evans, « en 2016, il faut urgemment que les gouvernements des pays du G20 adoptent des mesures politiques axées sur les infrastructures et la relance des salaires pour enrayer ces pertes d’emploi qui devraient encore augmenter d’ici la fin de la décennie et pour faire croître les économies ».

Même si l’Accord de Paris sur le climat et les Objectifs de développement durable des Nations Unies adoptés en 2015 ont donné un nouvel élan aux politiques internationales pour le climat et le développement durable, les inégalités croissantes, l’insuffisance des salaires et le nombre en hausse de chômeurs mettront ces accords mondiaux à l’épreuve.

La présidence a proposé que le thème du G20 soit « Construire une économie mondiale innovante, revigorée, interconnectée et inclusive », mais il faut, dans le court terme, protéger l’économie mondiale contre le risque d’une nouvelle récession.
« Les travailleurs et leurs familles doivent pouvoir espérer obtenir de nouveaux emplois, être rémunérés équitablement et travailler en toute sécurité – le travail décent. Les membres du G20 devraient profiter du succès des accords internationaux et soutenir des plans nationaux et internationaux pour faire croître les économies en investissant dans les emplois, les droits, les salaires équitables et la protection sociale. »

« L’engagement de certains pays, dont la nation hôte du G20, la Chine, à l’égard des énergies propres et de la décarbonisation des villes et des lieux de travail permet d’espérer que les économies du G20 procèderont à la transformation industrielle requise pour répondre au défi du changement climatique. Mais, il faut que cette transition soit juste. »

« En travaillant ensemble, les économies du G20 peuvent rassembler les actions nationales et les engagements collectifs pour les actions climatiques. Pour parvenir à une transition juste pour la population active et la planète, il est important de répliquer l’action de la Chine à propos d’un prix pour le carbone et de veiller à en allouer une partie à un fonds destiné aux mesures de transition justes, mais aussi de garantir les retraites, la protection sociale, les compétences et le redéploiement de travailleurs en veillant au renouveau économique des communautés vulnérables. »

« Ensemble, nous pouvons faire en sorte que les promesses de 2015, au travers des objectifs de développement durable des Nations Unies et de l’Accord de Paris sur le climat, mettent le monde sur le chemin de l’éradication de la pauvreté et de l’élimination du carbone, un monde où l’emploi sera au centre des politiques », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.

Le lancement officiel du L20 a eu lieu à Beijing; Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, John Evans, secrétaire général de la TUAC et le L20 en Chine, incluant la All-China Federation of Trade Unions (ACFTU), l’instance syndicale officielle chinoise, étaient présents.

Les priorités du L20 en vue de rebâtir les économies, les emplois et les salaires invitent les dirigeants des pays du G20 à:

  • investir dans les infrastructures et les emplois pour stimuler la croissance;
  • réduire les inégalités de revenu;
  • soutenir des objectifs de développement durable;
  • à nouveau réglementer les marchés financiers; et
  • prévoir le dialogue social avec les syndicats.

En vue de coordonner les positions et les résultats du L20 aux niveaux national et international, le L20 en Chine coopèrera étroitement avec la CSI et la TUAC.
Le Business 20 (B20) et le L20 discuteront d’une coopération future sur des propositions en vue d’évaluer les effets des changements technologiques sur le travail, le besoin d’investir dans les compétences et la réalisation de l’objectif d’égalité entre les hommes et les femmes sur le lieu de travail.

Dans les semaines à venir, des représentants du L20 participeront à des consultations communes avec le Groupe de travail du G20 sur l’emploi et les ministres du Travail et des Finances des pays du G20, en vue du sommet prévu en septembre 2016.

Télécharger la présentation de John Evans, secrétaire général de la TUAC, des priorités du L20 pour 2016 (en anglais)