La compassion mondiale à l’égard des réfugiés montre à quel point l’action du G20 est nécessaire

D’après le dernier sondage « Nouveaux fronts » de la CSI, les citoyens sont plus humains que leur gouvernement, à en juger par leur volonté d’offrir des protections sociales et d’emploi aux réfugiés, en particulier aux Syriens, qui fuient leur pays déchiré par la guerre.

Globalement, la majeure partie des personnes interrogées dans le cadre du sondage réalisé par la Confédération syndicale internationale dans six nations du G20 estiment que leur gouvernement devrait offrir les protections sociales élémentaires et le droit de travailler aux personnes vulnérables qui ont quitté leur pays.

Le sondage indique que les citoyens de l’hémisphère sud ont manifesté une plus grande compassion que ceux des pays plus riches, parmi les milliers de personnes interrogées dans les six pays faisant l’objet du sondage : Allemagne, Chine, États-Unis, Inde, Royaume-Uni et Turquie.

Les résultats montrent là aussi que les chefs d’État et de gouvernement du G20, qui se réuniront à l’occasion du sommet de 2015 à Antalya, en Turquie, doivent lancer un appel à l’action pour mettre en place des mesures politiques concrètes afin de faire face à la crise des réfugiés, selon Sharan Burrow, la secrétaire générale de la CSI.

« Quand on voit comment les Turcs ouvrent leurs portes aux réfugiés syriens, par rapport à la manière dont les gouvernements des pays riches ferment leurs frontières, il est évident que les dirigeants manquent de compassion », ajoute Mme Burrow.

« La situation dramatique que vivent près de 60 millions de personnes actuellement déplacées hors de chez elles est un véritable problème mondial qui nécessite une action urgente de la part des dirigeants de la planète – le G20 doit agir immédiatement pour augmenter les financements et ainsi répondre aux besoins des réfugiés, leur offrir une protection sociale et reconnaître leur droit à travailler ».

Les observations suivantes ressortent du sondage « Nouveaux fronts » :

  • Une majorité de personnes (63 %) approuve que le gouvernement offre les protections sociales élémentaires et le droit de travailler aux personnes vulnérables qui ont fui leur pays.
  • Les citoyens de l’hémisphère sud font preuve d’une plus grande compassion, avec un taux d’approbation de ces mesures de 72 % en Chine et de 80 % en Inde.
  • Les jeunes manifestent davantage de compassion, avec un taux d’approbation de 70 % chez les moins de 34 ans.
  • Les personnes qui ont des enfants ont plus tendance à approuver les mesures (66 %) que celles qui n’ont pas d’enfants (60 %).

Les résultats du sondage obtenus en Turquie sont particulièrement intéressants, étant donné que c’est l’un des trois pays qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés au monde, avec le Pakistan et l’Iran, précise Mme Burrow.

Cinquante-quatre pour cent des Turcs estiment que leur gouvernement devrait offrir les protections sociales élémentaires et le droit de travailler aux personnes vulnérables qui ont fui leur pays.

Soixante-dix-sept pour cent des Turcs pensent qu’il est important que le G20 mette au point une réponse commune et des mesures concrètes pour lutter contre la crise des réfugiés.

Plus de trois quarts de la population turque considèrent qu’il est important que le G20 agisse pour mettre fin à l’utilisation de barils de TNT dans les bombardements en Syrie.

« J’ai visité plusieurs villages turcs et j’ai vu que les familles partageaient ce qu’elles pouvaient avec les réfugiés syriens; leur humanité est une leçon d’humilité », confie Mme Burrow.

« En ce moment même, une population équivalente à celle du Royaume-Uni ou de l’Italie est déplacée à travers le monde et le plus terrible, c’est que près de la moitié de ces 60 millions de personnes obligées de fuir sont des enfants.

« Des pays comme l’Allemagne et la Suède devraient être félicités pour la compassion dont ils font preuve, mais d’autres pays riches tels que le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Australie tiennent un discours effroyable sur les quotas restrictifs et la possibilité d’accueillir à peine quelques milliers des personnes les plus vulnérables.

« Plus grave encore, certains pays tournent complètement le dos au problème, en construisant des murs, en militarisant les frontières et en laissant les réfugiés se noyer en mer.

« Pendant ce temps, un réfugié sur quatre est accueilli dans les pays en développement et ce sont ces nations qui ont besoin de recevoir une aide internationale pour soulager toutes ces souffrances ».

La CSI demande au G20 de pourvoir aux besoins des réfugiés, en mettant en œuvre les actions suivantes : accroître le financement pour répondre aux besoins des réfugiés et des pays d’accueil en matière de protection sociale, reconnaître le droit des réfugiés à travailler, et encourager les nations à prendre la responsabilité de réinstaller les personnes contraintes de fuir dans les pays voisins.

Les partenaires sociaux du G20, notamment le B20 (les entreprises), le C20 (la société civile), le L20 (les syndicats) publieront avant le sommet du G20 une déclaration commune sur les préoccupations que suscite la situation des réfugiés.

FIN

Lisez le sondage d’opinion « Nouveaux fronts » de la CSI sur les réfugiés (en anglais)
Lisez le dossier de la CSI sur la crise mondiale des réfugiés

Le sommet du L20 se tiendra le vendredi 13 et le samedi 14 novembre à l’hôtel Limak Atlantis, Belek-Antalya.

Question: Dans quelle mesure approuvez-vous ou désapprouvez-vous que votre gouvernement offre les protections sociales élémentaires et le droit de travailler aux personnes vulnérables qui ont fui leur pays ?

TOTAL Allemagne Chine États-Unis Inde Royaume-Uni Turquie
Approuve 63 % 63 % 72 % 55 % 80 % 53 % 54 %
Désapprouve 31 % 31 % 23 % 34 % 16 % 38 % 43 %
Ne sait pas 6 % 6 % 5 % 11 % 5 % 9 % 2 %

TNS Opinion a réalisé ce sondage sur le terrain entre le 1er et le 8 octobre 2015. Dans chacun des six pays, environ 1000 personnes ont été interrogées.

Dans chaque pays, l’échantillon de population a été sélectionné de sorte qu’il reflète les proportions nationales concernant l’âge, le genre et la région.

Pour de plus amples informations, contactez [email protected] ou +32 479 06 41 63