Déclaration du groupement Global Unions: le FMI et la Banque mondiale doivent prendre les menaces de récession au sérieux

À la veille des réunions annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Lima, Pérou (9-11 octobre 2015), la CSI et ses partenaires du groupement Global Unions appellent les institutions financières internationales à adopter des politiques visant à lutter contre le ralentissement économique mondial.

Le FMI a revu à la baisse, mardi, ses prévisions semestrielles de croissance économique pour la septième fois consécutive et a confirmé que l’année 2015 enregistrera le taux le plus bas de croissance mondiale depuis la grande récession de 2008-2009. Le FMI a également déclaré que les risques d’une nouvelle détérioration, notamment des menaces de récession, sont plus prononcés » qu’il y a à peine quelques mois.

La secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, a indiqué: « Deux grands pays, le Brésil et la Russie, sont déjà en récession. Pour cette raison et compte tenu du ralentissement de la croissance en Chine, la récession pourrait gagner d’autres pays. Le « Plan d’action de Brisbane » du G20, selon lequel, sur la base des modèles élaborés par le FMI et l’OCDE, les pays étaient censés voir leur taux de croissance augmenter de deux pour cent, semble faire marche arrière compte tenu du ralentissement de la croissance. Les IFI doivent prendre les menaces de récession au sérieux et promouvoir des investissements dans l’infrastructure sociale et matérielle, notamment les technologies vertes, afin de réduire le déficit d’emplois mondial. »

Sharan Burrow accuse le FMI en particulier d’avoir choisi l’austérité il y a cinq ans, contribuant depuis lors à une détérioration constante de la croissance mondiale. Même le propre Bureau d’évaluation indépendant du FMI a jugé, dans son rapport publié l’année dernière, que la promotion de politiques d’assainissement budgétaire était « prématurée ».

Elle a, en outre, reproché au FMI d’encourager de nombreux pays dans une situation économique difficile à déréglementer leur marché du travail et même à démanteler des mécanismes de négociation collective centralisée. « Ce type de mesures ne fera que rendre le travail plus précaire et accentuer les inégalités », a déclaré Sharan Burrow. « Il est très ironique de constater que le FMI publie des études déplorant l’augmentation des inégalités de revenus en raison de l’affaiblissement des institutions du marché du travail, tout en encourageant les pays à les affaiblir davantage. »

La déclaration du groupement Global Unions à l’occasion des réunions annuelles des IFI à Lima comprend la recommandation suivante: « Le FMI comme la Banque mondiale devraient concevoir en leur sein des approches logiques et cohérentes de lutte contre les inégalités de revenus et de richesses dans les pays membres. » La déclaration peut être consultée à l’adresse suivante: