Des Mauritaniennes traitées comme des esclaves en Arabie saoudite

photo: Photo: Oxfam

Les syndicats mauritaniens ont alerté la CSI sur la situation de 900 Mauritaniennes soumises au travail forcé en Arabie saoudite.

Bon nombre d’entre elles subissent des violences, sans disposer d’aucun recours. La CSI appelle le gouvernement mauritanien à prendre des mesures immédiates pour faire revenir ces femmes chez elles et ainsi respecter le droit international.

Sharan Burrow, la secrétaire générale de la CSI, déclare : « La Mauritanie doit agir immédiatement pour libérer les femmes qui ont été envoyées en Arabie saoudite, où elles sont prises au piège de l’esclavage, et arrêter les trafiquants pour les traduire en justice ».

Tandis que la Mauritanie éprouve encore des difficultés à mettre un terme à l’esclavage traditionnel, des formes contemporaines d’esclavage, telles que la traite des êtres humains, sont en hausse.

Les syndicats mauritaniens reçoivent chaque jour des plaintes relatives à traite de personnes. Toutes les femmes qui en sont victimes signalent qu’on leur avait promis des salaires et des emplois décents en Arabie saoudite en tant qu’infirmières ou enseignantes, mais lorsqu’elles sont arrivées sur place elles ont été employées comme domestiques pour quelques dollars par jour. En général, leur passeport leur est confisqué et elles ne peuvent pas partir sans l’autorisation de leur employeur. Un grand nombre de ces femmes ont souffert de harcèlement sexuel. Certaines disent avoir été frappées et enfermées sans nourriture ni eau pendant une semaine. D’autres ont été menacées de viol si elles se plaignaient de leurs conditions de travail. Et à chaque fois qu’elles ont demandé à rentrer en Mauritanie, les employeurs ont refusé.

La Mauritanie a ratifié la Convention de l’OIT sur le travail forcé (n°29) en 1961. L’OIT et le rapporteur spécial des Nations Unies sur les formes contemporaines de l’esclavage ont prié le gouvernement d’agir à maintes reprises, la dernière demande en date ayant été formulée au mois de juin, pendant la Conférence de l’OIT.

« Le Protocole de 2014 relatif à la Convention sur le travail forcé de l’OIT fournit les éléments de base nécessaires pour agir, et offre un cadre actualisé pour la prévention et la réparation des formes contemporaines d’esclavage. Il concerne exactement le type de pratiques abusives que subissent actuellement les migrantes qui travaillent en Arabie saoudite. La Mauritanie et, en fait, tous les autres pays, doivent ratifier ce Protocole pour qu’il fonctionne », ajoute Burrow.

Note : si vous souhaitez vous associer à la CSI pour demander au gouvernement mauritanien de prendre des mesures immédiates, merci de vous rendre sur le site http://act.ituc-csi.org/en/mauritania