Claude Akpokavie (BIT-ACTRAV) au 3ème Forum politique pour le développement

Claude Akpokavie, spécialiste principal en matière d’activités pour les travailleurs au sein du Bureau des activités pour les travailleurs (ACTRAV) de l’OIT est intervenu à l’occasion du 3e Forum politique de l’UE pour le développement, les 17 et 18 mars 2015.

M. Akpokavie a participé à une discussion-débat sur l’Après-2015 et le financement du développement aux côtés de Mme Sally Nicholson, qui représentait le Groupe de travail Concord Beyond 2015, de Mme Aura Saldana, maire de Sabana de la Mar (République dominicaine) et de M. Frederick Muya, de l’Organisation internationale des employeurs.

Il a insisté sur la place centrale que doivent occuper dans les ODD le travail décent et la protection sociale pour tous. Il a souligné, tout particulièrement, l’importance du dialogue social en tant que moyen de mise en œuvre (MmO) des ODD. Ces éléments sont, pour l’heure, absents de la Communication de la CE intitulée « Partenariat mondial pour l’éradication de la pauvreté et le développement durable après 2015 ». « Le dialogue social est l’élément manquant », insiste M. Akpokavie, « or il s’agit du pilier fondamental à l’heure de garantir la gouvernance démocratique et de combler les inégalités ».

Il a poursuivi en expliquant que la production mondiale s’est accrue, toutefois au prix d’une inégalité salariale croissante. Alors que 30-40 du revenu mondial total se concentre aux mains des 10% les plus riches, 2% à peine de la richesse mondiale revient aux 10% les plus pauvres. C’est pourquoi la négociation collective et le dialogue social doivent figurer au nombre des enjeux prioritaires des MmO et doivent être explicitement inscrits dans les ODD. Et de souligner que le dialogue social assure aux travailleurs un environnement plus stable.

S’agissant de la participation du secteur privé au développement, il plaide pour que les entreprises soient tenues à des règles internationales contraignantes plutôt qu’à des initiatives volontaires. Il incombe aux entreprises de veiller au respect des normes de santé et de sécurité sur les lieux de travail. D’après M. Akpokavie, les marchés requièrent des règles, sans quoi ils peuvent être sujets à des distorsions et provoquer des inégalités. Qui plus est, les travailleurs devraient pouvoir s’organiser et jouir du droit de négociation collective, de salaires garantissant le minimum vital et d’une protection sociale étendue. Il s’est aussi engagé en faveur de la justice fiscale, y compris des mécanismes comme la taxe sur les transactions financières, conjugués à l’efficacité comptable et à la lutte contre la corruption.

À lire également la communication de la CE « Un partenariat mondial pour l’éradication de la pauvreté et le développement durable après 2015 » et les Commentaires du mouvement syndical en réponse à celle-ci.