Des milliers de travailleurs/euses migrants risquent d’être expulsés de la République dominicaine

La Confédération syndicale internationale (CSI) et la Confédération syndicale des Amériques (CSA) ont condamné fermement l’atteinte grave aux droits humains en République dominicaine, qui touche des milliers de migrants haïtiens et de Dominicains d’ascendance haïtienne ainsi que leurs familles.

Le 3 février 2015, la CSI a été informée que des milliers de travailleurs haïtiens et membres de leur famille avaient été privés des éléments attestant leur séjour ou leur naissance sur le territoire dominicain, faisant dès lors l’objet d’une expulsion imminente et injuste.

Ils sont, en outre, confrontés à un avenir incertain, considérés comme des « résidents » ou des « apatrides », sans citoyenneté légale, privés d’accès à l’éducation, aux soins médicaux et à un travail décent, entre autres droits humains.

En septembre 2013, le Tribunal constitutionnel de la République dominicaine a déclaré que les enfants de migrants en situation irrégulière nés en République dominicaine n’avaient jamais eu droit à la nationalité dominicaine et devaient dès lors en être privés.

Depuis lors, le gouvernement mène à bien un processus mal conçu en matière de régularisation des migrants. Entretemps, les autorités ont annoncé le rapatriement de plus de 22 000 personnes, dont la grande majorité en Haïti.

Par ailleurs, les forces armées dominicaines ont déployé à grande échelle des forces de sécurité dans les zones frontalières dans le but d’empêcher l’entrée de travailleurs haïtiens.

La CSI a, en outre, été informée que des agents de l’armée détiennent et obligent, sous la menace de leurs armes, des immigrants et des Dominicains d’ascendance haïtienne à monter dans des véhicules, qui sont ensuite abandonnés à leur sort à la frontière avec Haïti.

« Le gouvernement dominicain a clairement fait preuve d’un manque de volonté politique pour résoudre cette crise humanitaire à laquelle sont confrontés des milliers d’immigrants haïtiens et de Dominicains d’ascendance haïtienne », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.

« Le président Danilo Medina doit agir dès maintenant pour mettre fin aux expulsions massives et arbitraires et établir une procédure de régularisation juste et transparente. »

La CSI et la CSA ont appelé leurs organisations affiliées à organiser des protestations devant les ambassades, les consulats et les représentations diplomatiques de la République dominicaine. Un modèle de lettre leur a été adressé pour qu’elles envoient un message au président.

Lien vers la lettre de protestation de la CSI