La politique de coopération de la CUT Brésil

Le soutien apporté par la CUT repose sur le principe selon lequel la classe ouvrière a une dimension internationale et le combat qu’elle mène a pour objectif l’avènement d’une société juste et égalitaire. Ses projets de coopération menés par le biais de l’Institut de coopération CUT - ou IC CUT, fondé en 2012 - visent à renforcer la lutte syndicale et politique pour combattre la pauvreté, l’exclusion sociale et toutes les formes de discrimination, mais aussi à promouvoir la mise en œuvre de projets de développement qui reconnaissent et soulignent l’importance capitale du travail, créateur de richesse et d’emplois. Le cas échéant, ses efforts visent également à lutter contre le néolibéralisme et l’assouplissement des droits. La citoyenneté et la qualité de vie pour tous sont des piliers de la démocratie et de la liberté.

Nos activités mettent l’accent sur la coopération Sud-Sud, car de nombreux pays en développement s’emploient encore à instaurer un État démocratique et participatif. Nos projets, uniquement financés avec nos fonds propres, reposent sur un principe fondamental : ils sont mis en œuvre conjointement en tenant compte des besoins et des priorités de chaque organisation et de chaque pays. Nous œuvrons également pour que l’Agence brésilienne de coopération (ABC) consacre davantage de ses ressources budgétaires aux questions sociales, y compris la vie syndicale.
Pour des raisons de proximité géographique et historiques, nos projets de coopération ciblent principalement l’Amérique latine, les Caraïbes et l’Afrique.

Voici un bref compte rendu des projets en cours :

Amériques:

1- Coopération avec la CSA et les organisations affiliées en Amérique latine et dans les Caraïbes en tirant parti de l’expérience de la CUT Brésil et en cherchant à consolider la CSA, les syndicats affiliés et l’organisation présente sur le lieu de travail.

2- Paraguay : CUT Autêntica. Lancé en 2012, notre projet de coopération porte avant tout sur la croissance du syndicalisme dans toutes les régions de l’intérieur du pays par le biais de la formation syndicale et la mise au point d’une plate-forme de la classe ouvrière en partenariat avec d’autres syndicats. Afin de renforcer la présence de la CUT dans le pays, nous avons participé à l’achat d’un véhicule.

Ces objectifs ont été atteints, permettant au mouvement syndical de se renforcer, de s’unifier, d’organiser une grève générale contre le modèle néolibéral actuellement en place dans le pays et d’entamer un processus de négociation avec le gouvernement concernant la plate-forme.

3- Chili : lancé en 2003, le projet avec la CUT locale porte sur l’élaboration d’une plate-forme de communication nationale. Ce projet était important car, tandis que le gouvernement Pineda empêchait les manifestations d’opposition sociale (que ce soit des étudiants ou des travailleurs), la CUT Chili devait intensifier son dialogue avec la société. Grâce à la contribution efficace du mouvement syndical, le peuple chilien a élu un front de gauche présidé par Michelle Bachelet.

4- CUT Honduras et CST Nicaragua : un projet de coopération a été mis en œuvre en partenariat avec la CSN Canada, la confédération syndicale du Pays Basque ELA et Alternatives (une ONG canadienne) en vue de faciliter le regroupement et la mobilisation des travailleurs et travailleuses. Les principales activités portent sur la formation syndicale, la communication (une des lacunes majeures du mouvement syndical en Amérique centrale), la défense des droits des femmes et des jeunes et la sécurité sociale. Il convient de noter que le Honduras a connu un coup d’État, puis un processus électoral frauduleux, et que la position de la CUT Honduras en faveur des intérêts des travailleurs et travailleuses contre le modèle néolibéral lui a permis de renforcer sa présence et d’organiser de grandes manifestations malgré les persécutions. Au Nicaragua, la démocratie continue de progresser.

5- El Salvador : lancé en 2013 en collaboration avec la CSA, ce projet visait à renforcer l’unité d’action entre les différents syndicats et à mettre au point une plate-forme pour les travailleurs afin de permettre la participation qualifiée au processus électoral. Cela a conduit, entre autres, à la ré-approbation du projet en faveur de la classe ouvrière.

6- Costa Rica : ce projet mis en œuvre en 2013 avec la CSA visait à renforcer le syndicat du secteur bananier (Sintracobal) et avait pour objectif de constituer un groupe de travailleurs impliqués dans la production, la transformation et le commerce, et issus de tous les secteurs de l’industrie de la banane.

7- Haïti : un projet a été mis en œuvre en collaboration avec la CSA et la CSI pour favoriser une action concertée entre les différents syndicats dans le but de promouvoir le respect des droits, d’examiner le code du travail et de la sécurité sociale et de renforcer la participation des femmes et des jeunes, entre autres.

Afrique :

1- Mozambique : le projet mis en œuvre avec l’Assotsi (association des opérateurs et des travailleurs du secteur informel), affiliée à l’OTM (organisation des travailleurs du Mozambique), en collaboration avec le Centre de Solidarité de l’AFL CIO, a pour but de donner plus de poids à l’organisation, d’augmenter le nombre d’adhérents et de renforcer ses capacités de négociation avec les pouvoirs publics. En six mois, l’Assotsi compte déjà 25 000 nouveaux membres, a offert une formation en gestion à ses dirigeants et a sensibilisé les femmes et les jeunes à la défense de leurs droits. Elle a aussi abordé la question de la sécurité sociale, à l’ordre du jour des négociations avec le gouvernement.

2- Mozambique : PANAF. Il s’agit d’un programme conjoint avec la FGTB de Belgique, LO et TCO Suède. Il vise à former des travailleurs et travailleuses sur leurs lieux de travail en organisant des cercles d’études qui leur permettent d’acquérir des connaissances de base et de renforcer leurs capacités d’organisation et de représentation. Ce projet, qui a déjà été mis en place dans des pays francophones et anglophones avec l’appui de la CUT permettra d’inclure les pays lusophones en commençant par l’OTM-Mozambique.

3- Cabo Verde : le manque de structures syndicales dans un pays constitué de neuf îles et confronté à de nombreuses difficultés de communication et d’interaction entre les dirigeants renforce le besoin de partenariats efficaces. Notre projet dans le pays a pour but de soutenir l’École de formation. Cela requiert des réformes structurelles pour son bon fonctionnement. Lors de la deuxième étape, nous allons mettre en place des projets de formation dans les différents domaines liés à l’activité syndicale.

4- Île de Gorée (Sénégal) : mis en œuvre avec la CGIL Italie et les syndicats du Sénégal, ce projet vise à promouvoir l’éducation des jeunes sur la question raciale (l’île de Gorée fut le premier endroit d’où partirent les navires négriers) et, à moyen terme, à construire un mémorial de l’esclavage.

5- Angola : en 2012 et 2013, nous avons mis en œuvre, avec la LO Norvège et en coopération avec l’UNTA, des projets de formation sur la sécurité et la santé au travail.

Depuis sa création, la CUT a pu compter sur la coopération des syndicats de nombreux pays, notamment d’Europe et d’Amérique du Nord, qui ont été très importants pour sa construction et sa consolidation.

Nous travaillons toujours avec certaines de ces organisations syndicales. Par exemple nous avons élaboré avec la DGB le programme CUT Multi qui permet de créer des réseaux internationaux entre les syndicats des entreprises transnationales pour promouvoir les négociations collectives internationales. Avec la CGIL et la CISL, toutes les deux italiennes, nous avons mis en place un partenariat pour prendre des mesures concertées sur la question de l’immigration. Par ailleurs, nous avons entamé une discussion avec la TUC en Angleterre pour établir un partenariat axé sur les événements sportifs.

Nos confédérations et instituts nationaux mènent également des projets de coopération dans de nombreux pays des Amériques, d’Europe et d’Afrique. Nous agissons également à tous les niveaux sur la scène internationale.
La CUT s’est fixé comme objectif de renforcer cette coopération, soit bilatéralement, soit par le biais de relations tripartites ou multipartites, car nous nous devons de rappeler que la classe ouvrière est internationale et que son combat et ses intérêts historiques sont les mêmes, à savoir construire une société juste et égalitaire.

Vagner Freitas - President

Antonio de Lisbon Amâncio Vale - Secretary of International Relations