Déclaration de la CSI concernant l’Égypte

La CSI est profondément choquée par les événements survenus le 14 août près de la mosquée Rabaa Al’Adaouia et sur la place Nahda, au Caire, et la flambée de violence qui a vu une vingtaine d’églises et des dizaines de bâtiments de l’État incendiés

Plus de 600 personnes ont été tuées, dont 43 policiers, et des centaines d’autres ont été blessées lors de l’assaut lancé par les forces de l’ordre contre plusieurs campements occupés par des protestataires, partisans de Mohamed Morsi et des Frères Musulmans.

Selon les informations en provenance de l’Égypte, depuis fin juin, au moins 11 partisans des autorités provisoires auraient été kidnappés, torturés et tués à l’intérieur de ces mêmes camps.

« Cette spirale de violence horrifique doit cesser immédiatement et l’appel du Conseil de sécurité de l’ONU demandant aux parties de faire preuve de la plus grande retenue doit être entendu et pris en compte par l’ensemble des parties. La seule issue possible pour l’Égypte repose sur le dialogue avec toutes les forces démocratiques et le rejet catégorique de la violence. L’alternative est le risque d’une guerre civile sanglante et prolongée » a déclaré la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow. « Le peuple égyptien a le droit de vivre dans la paix et les autorités ont une obligation de protéger toute la population contre la violence, dans le plein respect de l’État de droit. »

La CSI en appelle instamment aux autorités provisoires du pays à respecter leur promesse d’instaurer un système politique civil démocratique, à travers le dialogue avec les forces qui rejettent expressément et catégoriquement la violence, sous quelque forme que ce soit, et qui garantissent les droits humains, y compris les droits des femmes, les droits des minorités religieuses et les droits des travailleuses et travailleurs. La justice sociale et le droit des travailleurs de défendre leurs intérêts par le biais de leurs propres organisations libres et indépendantes doivent être reconnus comme les pierres angulaires d’un avenir démocratique en Égypte.

Photo: Hossam el-Hamalawy