Ouganda : la CSI choquée par une loi prévoyant la peine de mort pour les homosexuels

L’homosexualité est un délit en Ouganda, mais une nouvelle proposition de loi suggère la peine de mort pour toute personne interpellée pour des actes homosexuels pour la deuxième fois, ainsi qu’en cas de relations homosexuelles avec un individu mineur ou séropositif.

Elle envisage en outre de criminaliser la promotion de l’homosexualité et prévoit une peine allant jusqu’à sept ans de prison pour toute personne reconnue coupable.

D’abord présenté en 2009, le projet de loi a été reporté à la suite de condamnations internationales. Pourtant, hier, la proposition a été placée à l’ordre du jour du Parlement dont la session s’achève à la mi-décembre. Cela implique que le projet pourrait être débattu aujourd’hui ou dans les semaines à venir. Rebecca Kadaga, présidente du parlement ougandais, a intimé l’assemblée d’adopter la législation avant la fin de l’année pour qu’il s’agisse d’un « cadeau de Noël » pour la population ougandaise. Ce projet créerait un dangereux précédent, permettant la persécution de tout groupe minoritaire dans le pays, et a été présenté sans que la société civile ou les acteurs concernés n’aient pu participer au processus, en violation des propres pratiques et principes démocratiques du parlement d’Ouganda.

La secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, a estimé que « ce projet de loi est particulièrement choquant et nous espérons que les parlementaires ougandais le rejetteront. Personne ne devrait être condamné à mort ou à une peine de prison pour le simple fait d’être homosexuel. Ce texte de loi ougandais effrayant est le dernier épisode d’une série d’attaques portées aux droits des homosexuels, masculins et féminins, dans plusieurs pays. La CSI exige que, partout, toutes les lois criminalisant l’homosexualité soient révoquées. »