La CSI demande aux participants des réunions des IFI d’abandonner les mesures d’austérité et de se concentrer sur une reprise axée sur l’emploi

Lors d’entrevues avec des responsables présents à Tokyo ce week-end à l’occasion des réunions annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a instamment prié les gouvernements et les institutions financières internationales (IFI) de mettre un terme aux politiques désastreuses d’austérité, à l’origine d’une nouvelle récession de l’économie mondiale, et de plutôt soutenir des stratégies de relance fondées sur l’emploi et les revenus.

Sharan Burrow a fait remarquer que le chef économiste du FMI avait révélé dans un rapport publié mardi que les projections économiques du Fonds avaient sous-estimé l’effet récessif des politiques d’austérité que bon nombre de gouvernements ont appliquées depuis 2010 et à la suite desquelles dix pays européens sont entrés dans une double récession en 2012.

Et de poursuivre: « Le rapport du FMI confirme les mises en garde émises par les syndicats ces deux dernières années aux IFI et aux dirigeants du G20 sur les risques qu’un rééquilibrage budgétaire prématuré engendre une nouvelle récession mondiale. Il est grand temps que les gouvernements inversent la tendance et soutiennent des investissements écologiques, le financement de services publics de qualité, notamment dans la santé et l’éducation, et d’autres initiatives créatrices d’emplois. »

Sharan Burrow a, du reste, encouragé les institutions financières internationales à maintenir leur engagement de soutenir la création de socles de protection sociale et d’apporter davantage d’attention à l’impact de leurs politiques sur l’emploi. Elle a poursuivi en déclarant qu’ils devraient aussi prendre des mesures pour établir une réglementation appropriée du secteur financier privé de façon à éviter la récurrence des crises financières et à veiller en revanche à ce que le secteur financier soutienne la relance en fournissant des crédits suffisants aux investissements dans l’économie réelle.

Quant aux récentes décisions de plusieurs gouvernements de mettre en place des taxes sur les transactions financières, Sharan Burrow a estimé que « le FMI devrait offrir son aide technique en vue de coordonner la mise en œuvre dans un maximum de pays possible ». La Confédération syndicale internationale soutient la taxe sur les transactions financières en tant que moyen de financer des projets de relance générateurs d’emplois, des services publics, des objectifs de développement et des engagements de financement dans le domaine du climat.

La CSI et Global Unions ont rédigé une déclaration reprenant des propositions détaillées qu’ils ont remise aux institutions financières internationales à l’occasion de leurs réunions annuelles.

Voir la Déclaration du groupement Global Unions à l’occasion des réunions annuelles 2012 du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale (Tokyo, du 12 au 14 octobre 2012)

Voir le document d’opinion de Sharan Burrow