Bruxelles, le 15 juin 2007: Selon PlayFair 2008*, auteur d’un rapport publié lundi dénonçant l’exploitation dont sont victimes les travailleuses et les travailleurs chinois qui confectionnent des produits pour les Jeux Olympiques, la réponse apportée par le Comité international olympique est insuffisante.
"Le CIO a reconnu qu’il y avait un problème mais il n’y prête pas l’attention qu’il mérite. Il faut trouver une solution, non seulement pour les quatre usines citées, mais également pour tous les produits des Jeux olympiques", a déclaré Guy Ryder, Secrétaire général de la CSI qui collabore avec la Fédération internationale des travailleurs du textile, de l’habillement et du cuir (FITTHC) et la Campagne Vêtements propres au sein du collectif PlayFair 2008. "Après avoir d’abord nié avec ferveur toute infraction, une des usines incriminées dans le rapport a désormais admis utiliser des enfants comme main-d’œuvre. Cela prouve à quel point le CIO doit agir pour restaurer la réputation des produits olympiques. Le CIO doit prendre la responsabilité de toutes les concessions de licences olympiques et doit montrer la même ardeur pour défendre les droits des travailleuses et des travailleurs que pour protéger les droits de reproduction des anneaux olympiques", a-t-il ajouté.
Dans une lettre adressée au Président du CIO, M. Jacques Rogge, les organisations membres de PlayFair "ont apprécié son engagement envers la responsabilité sociale et l’éthique dans les conditions de production", mais elles ont déploré le fait que le Comité international olympique n’a donné aucune information concrète relative à ce qu’il fait ou pourrait faire à l’avenir pour mettre un terme aux violations des droits du travail qui ont cours dans la production d’articles portant les insignes olympiques.
"Les usines elles-mêmes ont massivement nié les faits", a déclaré Ineke Zeldenrust, porte-parole de la Campagne Vêtements propres. Chacun sait que le contrôle des usines du secteur de l’habillement et des articles de sport a été entaché de tromperies et de falsifications de la part des employeurs, que ce soit en Chine ou dans d’autres pays producteurs. Ce problème est prouvé et reconnu publiquement par les marques internationales d’articles de sport. ". Les chercheurs de PlayFair 2008 qui ont démontré ces violations sont des personnes expérimentées et compétentes. Ils ont interrogé les travailleurs de façon telle qu’ils ne puissent pas subir d’éventuels actes d’intimidation ou de représailles. Playfair craint maintenant que l’enquête du Comité d’organisation de Beijing pour les XXIXème Jeux Olympiques (BOCOG) ne fasse pas preuve de la même discrétion et que toute la lumière ne puisse pas être faite sur la situation dans ces usines."
Le déroulement même de l’enquête du Comité d’organisation de Beijing pour les XXIXème Jeux Olympiques (BOCOG) est également un sujet d’inquiétudes pour PlayFair. En effet, plutôt que de s’assurer que les usines en question respectent les droits des travailleuses et des travailleurs et de remédier à toutes les violations citées dans le rapport, le BOCOG menace d’annuler les contrats passés avec les quatre usines mentionnées. Le mouvement en appelle également aux autres acheteurs pour qu’ils maintiennent leurs contrats.
"Les travailleuses et les travailleurs de ces usines ont déjà assez souffert, a annoncé Neil Kearney, Secrétaire général de la Fédération internationale des travailleurs du textile, de l’habillement et du cuir (FITTHC). Le CIO ne devrait pas rester les bras croisés et permettre au Comité d’organisation de Beijing de fuir ce problème. Quatre années se sont écoulées depuis que nous avons soulevé ce point pour la première fois avec le CIO. Il est désormais grand temps qu’ils s’asseyent avec nous pour résoudre ce problème."
La lettre au Comité international olympique l’invite une fois encore à collaborer avec les organisations de PlayFair 2008 pour élaborer et mettre en place des propositions visant à ce que les droits du travail soient respectés dans toutes les chaînes de production des produits olympiques, en Chine et partout dans le monde. L’attitude vers laquelle le CIO semble se tourner qui se base exclusivement sur les sociétés et ne permet pas aux travailleurs concernés de faire appel aux syndicats et aux groupes représentant leurs intérêts n’est pas la bonne solution. Les problèmes décrits dans le rapport de PlayFair 2008 sont communs à tout le secteur dans le monde entier et en aucun cas limités à la Chine ou aux quatre usines incriminées dans le rapport. En tant qu’alliance mondiale, PlayFair 2008 continuera d’interpeller les sociétés, la famille olympique ainsi que les gouvernements pour qu’un effort international soit entrepris afin de mettre un terme à l’exploitation et aux abus des travailleurs tristement répandus dans l’industrie mondiale des articles de sports.
* La CSI collabore avec la Fédération internationale des travailleurs du textile, de l’habillement et du cuir (FITTHC) et la Campagne Vêtements propres au sein du collectif PlayFair 2008.
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Campagne Vêtements propres
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Site web de PlayFair 2008
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