Discours de Madame Doumbia Mama Koité (UNTM - MALI)

Intervention lors du Congrès fondateur de la
Confédération Syndicale Internationale /CSI
Vienne, 1-2-3 novembre 2006-11-20

Présentation : Madame Doumbia Mama Koité – UNTM/MALI

Merci de nous avoir donné la parole pour joindre notre voix à celles des autres pour féliciter tous ceux qui ont œuvré sans relâche pour que ce jour du 1er novembre soit inscrit en lettre d’or dans la vie du mouvement syndical mondial.
Chers camarades, une page vient d’être tournée et une nouvelle s’ouvre. En tant que femmes, nous osons espérer qu’une ère de consolidation des acquis s’installera avec la CSI.

En effet, il y a quelques jours, nous avons fait le bilan du chemin parcouru souvent plein d’embuches. Hommes et femmes ensemble nous menons un combat pour la défense de nos droits mais aussi pour la démocratie, la justice sociale, la paix et le développement. Mais force est de reconnaître que la promotion de l’égalité au travail et au sein des syndicats pour les femmes n’arrive pas à combler les espoirs.

La persistance des inégalités entre les hommes et les femmes sur le marché du travail est bien flagrante.

Les femmes représentent plus de la moitié des salariés employés dans les branches d’activité ou les bas salaires dominent. Elles occupent toujours la majorité des postes pas ou peu qualifiés. Les emplois atypiques sont majoritairement occupés par les femmes. Les femmes sont également plus touchées que les hommes par le chômage.
Avoir un vrai travail, avec un vrai salaire est l’une des conditions d’autonomie des femmes. C’est ce qui leur permet de rompre avec une situation de dépendance. C’est une dimension important dont les syndicats doivent continuer à tenir compte afin de mieux intégrer les femmes dans les luttes collectives pour l’amélioration de leurs conditions d’emploi.

La CSI et ses affiliées doivent renforcer leur rôle dans le combat contre les discriminations en particulier celles qui s’exercent directement ou indirectement sur le marché de l’emploi. La mondialisation avec son corolaire de bouleversements mondiaux accentuent les flux migratoires nationaux et internationaux.
Ces bouleversements augmentent en effet dans tous les pays les situations d’oppression pour les femmes. Les oppressions subies sont si invivables que la seule alternative devient la migration et l’exil. La CSI doit continuer à se pencher sur la problématique des travailleurs migrants.

Par ailleurs, il y a eu certes des avancées quant à la représentation des femmes dans les syndicats mais beaucoup reste à faire compte tenu de leur nombre croissant (près de 35%) dans le militantisme. Les mesures d’actions positives doivent s’élargir à tous les niveaux et dans toutes les structures syndicales. La parité doit rester un acquis pour la participation aux instances et activités.

L’intégration du genre dans les travaux des syndicats doit être renforcée dans les politiques et stratégies de la CSI. Pour rendre visible cet engagement en faveur de la promotion des femmes, le Comité des Femmes doit avoir un statut renforcé, c’est-à-dire pouvoir élaborer des programmes plus solides et plus variés axés sur les problèmes de l’heure au profit d’un plus grand nombre de travailleuses. Pour cela, la CSI et ses organisations régionales doivent doter le Comité d’un budget conséquent pour pouvoir répondre aux nombreuses attentes et situations des femmes travailleuses des secteurs formel et informel dans le monde.

Je ne saurais terminer sans souhaiter courage à tous pour relever les nombreux défis du siècle.

Je vous remercie.