L’Assemblée syndicale réunie à Rio appelle à un changement de modèle urgent

La 2e Assemblée syndicale sur le travail et l’environnement, réunissant plus de 200 délégué(e)s syndicaux provenant de toutes les régions du monde, a débuté le lundi 11 juin à Rio de Janeiro (Brésil). Cet événement se déroule dans le cadre de Rio + 20, la Conférence des Nations unies sur le développement durable.

La vision globale du mouvement syndical international été présentée lors de la séance d’ouverture, à laquelle ont participé des dirigeants syndicaux de quatre continents. Tous les participant(e)s ont adopté une position consensuelle appelant à un changement de modèle urgent visant à un développement dans le respect des droits humains et du travail et, sans aucun doute, de l’environnement.

Selon Víctor Báez Mosqueira, secrétaire général de la Confédération syndicale des Amériques (CSA), ce changement implique l’imposition d’impôts aux plus riches de la société ainsi qu’aux transactions financières. « La convention collective est également un mécanisme de transfert de revenus garantissant que le travail humain parvienne à sortir les populations de la pauvreté ».

Kwasi Adu Amankwa, secrétaire général de l’organisation régionale africaine de la Confédération syndicale internationale, a attiré l’attention sur le fait que la moitié de la population d’Afrique vit dans la pauvreté. Le dirigeant a mis en évidence l’importance de placer la gouvernance au cœur du développement durable dans un continent touché par la corruption et les conflits militaires.

L’accent a, en outre, été mis sur les inégalités sociales qui constituent le principal problème à combattre sur le continent asiatique. L’analyse a été présentée par la responsable des recherches de l’organisation régionale de la CSI pour l’Asie et le Pacifique, Ching Chao, qui a souligné que, paradoxalement, la croissance économique de la région a débouché sur une augmentation de la pauvreté et la concentration de la richesse aux mains d’une minorité.

La secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES), Bernadette Ségol, a clôturé le débat en mettant l’accent sur la gravité des politiques d’austérité qui ont plongé le continent dans « une situation désastreuse de précarisation du travail ». Afin de combattre cette politique, la dirigeante syndicale a défendu la solidarité entre les pays ainsi que des engagements plus ambitieux de la part des chefs d’État et de gouvernement présents à Rio + 20.

La 2e Assemblée syndicale sur le travail et l’environnement, organisée par la CSI-CSA et Sustainlabour, se clôturera le 13 juin par la publication d’une résolution finale, élaborée conjointement par tous les syndicalistes présents.