Solidarité avec LEE Cheuk Yan et les syndicats démocratiques de Hong Kong

La CSI et le Conseil des Global Unions (CGU) expriment leur solidarité sans réserve à Lee Cheuk Yan, secrétaire général de la HKCTU. Arrêté à deux reprises les 28 février et 18 avril 2020, ce dernier doit répondre de neuf chefs d’accusation pour avoir organisé des rassemblements non autorisés durant le mouvement démocratique de protestation contre la loi sur l’extradition en 2019 et 2020, et y avoir participé. Son premier procès commencera le 16 février. Plus de 10.000 manifestants de ce mouvement démocratique ont été arrêtés depuis 2019 et les poursuites judiciaires continuent.

Malgré les luttes engagées de longue date par la population pour instaurer la démocratie à Hong Kong, les autorités chinoises ont fait adopter une loi de sécurité nationale (National Security Law ou NSL), promulguée par le gouvernement hongkongais le 30 juin 2020. Le CGU condamne cette loi, dans la mesure où elle porte gravement atteinte au principe «Un pays, deux systèmes» et représente une réelle menace pour les libertés fondamentales et l’organisation légitime des activités syndicales. Le Bureau de la sécurité nationale mis en place par la Chine n’est pas soumis aux lois de Hong Kong et les dossiers peuvent donc être transférés à la juridiction chinoise sans passer par le système judiciaire local.

Outre le report de l’élection du Conseil législatif au mois de septembre 2020, l’Assemblée populaire nationale de la RPC a imposé des critères de sécurité nationale pour écarter les législateurs élus à Hong Kong. Ces mesures ont conduit à l’éviction de quatre législateurs, accusés de rechercher une intervention étrangère pour défendre la démocratie et les libertés à Hong Kong. L’instance législative ne compte désormais plus aucun opposant, les derniers législateurs pro-démocratiques ayant démissionné en masse peu après pour marquer leur opposition.

Le 6 janvier, trois syndicalistes ayant participé à l’élection primaire des candidats pro-démocratiques organisée l’an dernier ont été arrêtés par la police de la sécurité nationale pour subversion présumée du pouvoir de l’État. La CSI et l’ITFcondamnent les atteintes aux droits et libertés fondamentaux et exigent la levée de toutes les charges retenues contre Carol Ng, présidente de la HKCTU et ancienne dirigeante du syndicat du personnel de cabine de British Airways, Winnie Yu, présidente de l’Alliance des employés de l’administration hospitalière, LAU Hoi Man, de l’Association du personnel infirmier et des professionnels de la santé, et 50 autres militants pour la démocratie interpellés lors des arrestations massives.

Pour l’heure, les délits vaguement définis, considérés comme des atteintes à la sécurité nationale («terrorisme», «sécession», «subversion du pouvoir de l’État» et «collusions avec des forces étrangères») ont été intensément exploités par le système chinois de protection de la sécurité nationale pour procéder à l’arrestation arbitraire d’une centaine de dirigeants démocratiques, militants, étudiants, propriétaires de médias et avocats pour imposer une surveillance, un gel des avoirs et une censure numérique.

La NSL a instauré un climat délétère, n’offrant aux syndicats aucune garantie de pouvoir organiser librement leurs activités, de participer au dialogue social pour toutes les questions sociétales et économiques ou d’exprimer leurs points de vue syndicaux sans craintes et sans risques de harcèlement. Le nouveau syndicat des employés de la fonction publique a décidé de se dissoudre, le gouvernement faisant pression sur 180.000 fonctionnaires pour leur faire prêter obligatoirement serment d’allégeance et autoriser ainsi les licenciements basés sur de vagues critères de sécurité nationale. Les syndicats professionnels représentant les enseignants, le personnel de la santé, les journalistes et les travailleurs sociaux dénoncent la censure des universitaires, la suppression des accréditations des enseignants, la non- reconnaissance des accréditations des syndicats de la presse par les services de police, les poursuites engagées contre les journalistes et les travailleurs sociaux et exigent qu’il soit mis fin aux atteintes portées à la déontologie professionnelle et aux droits de leurs membres.

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