OP : Je suis Ortelio Palacios, de Força Sindical, Brésil. La migration entre le Brésil et le Paraguay est une question qui nous préoccupe et nous concerne de près. Il s’agit du deuxième événement sur ce thème organisé au Paraguay et nous avons la chance d’avoir parmi nous une camarade d’un secteur extrêmement important au Brésil, le secteur textile, qui réunit un grand nombre de travailleuses et travailleurs migrants en provenance du pays frère, le Paraguay, au Brésil. Nous aimerions en savoir un peu plus à propos de la manière dont cette activité se déroule dans votre pays et plus particulièrement au sein de cette branche importante de Força Sindical que représente le secteur textile. La camarade Maria Susi Clea de Asis.
MSC : Bonjour à tous. D’après notre expérience, la migration en grand nombre du Paraguay vers le Brésil est extrêmement importante pour notre secteur textile. Ces travailleurs partent en quête d’une vie meilleure, de salaires meilleurs. Malheureusement, c’est précisément ce qu’ils ne trouvent pas au Brésil : Ni une vie meilleure, ni un emploi meilleur. Cette situation finit par mettre les travailleurs et travailleuses eux-mêmes en situation précaire, une précarité extrême, ils doivent beaucoup travailler, avec des journées très intenses, pour pouvoir toucher un salaire qui leur permette de survivre au Brésil.
OP : Les immigrés paraguayens au Brésil ont fait face à d’énormes difficultés et le mouvement syndical a fait preuve d’une grande sensibilité et d’une volonté de mieux répondre à la question de leurs droits. Face à cette situation, quel a été le rôle des syndicats et, en particulier, du syndicat des couturières ?
MSC : Notre rôle consiste à défendre les droits des travailleurs, au même titre que les droits des travailleurs migrants, en collaboration avec le ministère du Travail du Brésil. Nous menons une action très complète dans le domaine de la migration et auprès des migrants qui vivent au Brésil afin que les services qu’ils rendent à notre secteur soient reconnus à leur juste valeur, car ils ne le sont malheureusement pas à l’heure actuelle. Par conséquent, le rôle du syndicat est de défendre les droits des travailleurs migrants au même titre que nous défendons les droits des travailleurs brésiliens.
OP : D’après certains rapports, le gouvernement brésilien serait en train de mener une action très importante dans la pratique. En effet, le Brésil serait en train de faire le contraire de ce que font les gouvernements des pays développés comme l’Europe et les Etats-Unis dans le domaine de l’immigration. Quel rôle joue à l’heure actuelle le gouvernement du Brésil et que fait-il pour résoudre ce grave problème de l’immigration ?
MSC : Le rôle du gouvernement est de formuler de nouvelles lois pour faire en sorte que ces personnes soient régularisées au Brésil. Nous avons divers projets de loi, nous avons une série de lois qui sont déjà en vigueur au Brésil, qui ont d’ores et déjà été approuvées, comme la loi d’amnistie. Par conséquent, le gouvernement travaille de son côté mais aussi conjointement avec les syndicats, et notamment le syndicat du secteur. Toutes ces lois visent à protéger les migrants pour qu’ils puissent vivre légalement au Brésil et avoir une vie décente.
