séance plénière de la RHN2 du PMCED – Coopération au développement inclusive et efficace pour atteindre les objectifs de développement durable : enseignements tirés de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire

Les initiatives de coopération Sud-Sud (CSS) et de coopération triangulaire (CTr) croissent en nombre et en volume, tout comme l’impact de leurs mécanismes d’application. Cette séance plénière a souligné la façon dont, dans le cadre de ces modalités de coopération, les modèles de partenariat peuvent contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) et en les renforçant par une approche inclusive impliquant des acteurs étatiques et non étatiques, y compris les syndicats et la société civile.

Andrés Larisgoitia, CTA Argentine

Dans son intervention, M. Larisgoitia (cf. photo) a mis en évidence la façon dont le principe des partenariats ouverts peut contribuer à l’efficacité de la CSS et de la CTr, plus particulièrement dans l’accomplissement d’un développement fondé sur les droits de l’homme. Il a déclaré que les partenariats inclusifs sont essentiels pour un développement efficace qui contribue davantage aux trois dimensions du Programme à l’horizon 2030. Les partenariats inclusifs sont également essentiels pour garantir la durabilité de la coopération Sud-Sud au-delà de l’aspect purement technique, industriel ou de la coopération financière, en tenant compte des besoins réels des populations représentées par les syndicats et les organisations de la société civile. Cette intégration doit avoir lieu tant lors de la mise en œuvre qu’au moment de l’application des politiques de coopération Sud-Sud, qui requiert un dialogue multipartite inclusif comme élément essentiel. À cette fin, a-t-il ajouté, il faut un environnement propice pour les organisations de la société civile et les syndicats, ce qui implique la liberté d’association et d’expression, mais aussi un soutien à ces organisations afin qu’elles puissent participer sur un pied d’égalité au dialogue multipartite avec tous les acteurs concernés.

M. Larisgoitia a déclaré que les syndicats et les organisations de la société civile ne sont pas de nouveaux acteurs pour la CSS ; ils sont des acteurs fondamentaux pour que la CSS soit démocratique et inclusive. Bien souvent, la coopération Nord-Sud ne garantit pas une appropriation démocratique ou par le pays et répond aux besoins des pays en développement. La CSS s’efforce de surmonter les symétries de l’ordre mondial, tout en respectant la souveraineté et l’autonomie des pays du Sud. Il a remarqué que les syndicats et les organisations de la société civile luttent pour des modalités de coopération au développement basées sur les Principes d’Istanbul sur l’efficacité du développement des OSC et les Principes syndicaux en matière d’efficacité du développement.

Il a ajouté que la CSS peut atteindre son potentiel si l’on est en présence d’une appropriation démocratique incorporant la participation des OSC et des syndicats dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des projets de CSS. En outre, en matière de CSS, un environnement propice aux OSC et aux syndicats est essentiel afin de pouvoir les reconnaître comme des acteurs du développement, renforcer et favoriser le dialogue social et atteindre un développement fondé sur les droits de l’homme. Enfin, la transparence et la responsabilité sont des éléments clés de l’efficacité de la CSS, y compris l’accès à l’information pour tous les acteurs concernés.

Pour conclure, M. Larisgoitia a réaffirmé qu’il existe différents modèles de développement et que la CSS peut servir d’exemple de développement qui favorise la justice sociale, les droits de l’homme et le dialogue social. Il a profité de l’occasion pour promouvoir l’initiative de partenariat mondiale sur le dialogue social de la CSI/RSCD, lancée par les syndicats au cours de la RHN2.

Mario Pezzini, Directeur, Direction pour la coopération au développement de l’OCDE (DCD-OCDE)

Il a évoqué le potentiel de la coopération triangulaire en matière de coopération bilatérale, et ce, dans un contexte où les pays émergents ont un rôle important à jouer dans la coopération au développement. Il a déclaré que la coopération au développement n’est pas exclusivement une affaire de ressources, mais aussi de transfert de connaissances et de technologies. Par exemple, le modèle suédois de dialogue social est difficile à appliquer dans les pays où plus de 70 % du travail est informel, mais la coopération peut servir à apprendre les pratiques d’excellence. M. Pezzini a déclaré que la CSS et la CTr sont axées sur la demande et que l’on n’insistera jamais assez sur l’importance du rôle des syndicats, des OSC et des autorités locales. Il a conclu en déclarant que le cadre de la CSS et du CTr doit inclure les principes des ODD et que le développement durable doit tenir compte de facteurs multidimensionnels, pas uniquement de la croissance.

Jorge Chediek, Directeur du Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud

Il a abordé les avantages spécifiques de la CSS par rapport à la coopération traditionnelle, notamment l’enseignement et l’évaluation mutuels. Il a ajouté que l’expansion de la CSS a été considérable, tout comme la reconnaissance de son caractère central. Nous devrions faciliter l’élaboration de nouveaux instruments. Il a remarqué que le 40e anniversaire du Plan d’action de Buenos Aires pour la promotion et la mise en œuvre de la coopération technique entre pays en développement (1976) représentait une belle occasion d’évoquer les questions de la CSS et de la CTr au plus haut niveau.

Ana Ciuti, Directrice générale de la coopération internationale au ministère des Affaires étrangères et du Culte, Argentine

Elle a distingué les syndicats et la société civile en tant qu’acteurs clés de la CSS et a préconisé des partenariats inclusifs, donnant pour exemple l’Argentine comme partenaire de la CSS, y compris dans les investigations médicolégales, la sécurité alimentaire et le maintien de la paix. Elle a admis que la CSS ne mobilisait pas autant de ressources que la coopération traditionnelle, mais elle mobilise les connaissances et l’enseignement mutuel.

Gina Casar, Directrice exécutive de l’Agence mexicaine pour le développement international (AMEXCID)

Elle a déclaré que l’APD ne peut être la seule ressource de la coopération au développement, notamment lorsque la CSS ne représente que 25 milliards de dollars US. Le Mexique est très impliqué dans les projets de CSS et de CTr et il promeut une Initiative de partenariat mondiale en matière de coopération triangulaire dans le cadre du PMCED.

Li Xiaoyun, Network of Southern Think Tanks (NeST)

M. Li a décrit la façon dont les partenariats inclusifs de la CSS et de la CTr sont liés à d’autres principes d’efficacité en matière de coopération au développement (appropriation par les pays, accent sur les résultats, transparence et responsabilité mutuelle) notamment en ce qui concerne la mise en œuvre des ODD. Il a par ailleurs ajouté qu’une plus grande institutionnalisation de la CSS et de la CTr est nécessaire dans le système de l’ONU, et ce, au-delà du Bureau de l’ONU traitant de la CSS.
Les représentants du Salvador et du Pérou, les répondants de cette session, ont reconnu le rôle que les syndicats peuvent jouer dans la CSS et la CTr.

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