Réunion des ministres des Finances du G20: l’action pour l’emploi est bien accueillie mais de nombreuses questions restent en suspens

Le mouvement syndical mondial a accueilli favorablement la décision prise par les ministres des Finances du G20, réunis à Saint Andrew, Écosse, de placer l’emploi au cœur de l’agenda pour la reprise et la réforme économiques et de « maintenir le soutien gouvernemental à la reprise jusqu’à ce qu’elle soit assurée ».

Bruxelles, le 9 novembre 2009: Le mouvement syndical mondial a accueilli favorablement la décision prise par les ministres des Finances du G20, réunis à Saint Andrew, Écosse, de placer l’emploi au cœur de l’agenda pour la reprise et la réforme économiques et de « maintenir le soutien gouvernemental à la reprise jusqu’à ce qu’elle soit assurée ». La réunion a, en outre, décidé que l’OIT jouerait un rôle dans l’évaluation de l’efficacité des politiques du G20 en vue de garantir « une croissance forte, durable et équilibrée », bien que les principaux acteurs dans ce processus restent le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. L’engagement clair pris par la réunion pour réformer les institutions financières internationales a également été accueilli favorablement, au même titre que les avancements vers la fin des paradis fiscaux.

Toutefois, plusieurs questions fondamentales sont restées sans réponse à la réunion à Saint Andrews. Alors que les ministres des Finances ont confirmé l’engagement du G20 à garantir sa réactivité et sa légitimité, en particulier en ce qui concerne la réforme des institutions financières internationales, les syndicats sont vivement préoccupés par le fait que le Conseil de stabilité financière (CSF), à qui a été attribué un rôle majeur dans la mise en œuvre de la nouvelle architecture pour la réglementation financière, continue de mener ses opérations à huis clos.

« Le CSF n’a fait aucun effort pour discuter ni consulter à l’extérieur d’un cercle très restreint de personnes, dont un grand nombre ont une lourde responsabilité dans la crise actuelle. L’engagement confirmé par le G20 à la transparence n’aura de sens que si les gouvernements veillent à ce que le CSF cesse de travailler à huis clos et s’ouvre à la discussion et à la consultation », a affirmé Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

Les syndicats ont également fait part de leur consternation face à l’absence de progrès par rapport à une taxe sur les transactions mondiales, défendue par le Premier ministre britannique, hôte du Sommet. « Le FMI, qui a été chargé de formuler des recommandations en la matière, s’est traditionnellement opposé à une telle taxe et semble à présent guider le G20 vers une faible option qui ne générerait pas beaucoup de fonds ni ne garantirait pas que les banques contribuent à payer la crise qu’ils ont provoquée. Ceci ne ferait qu’alourdir davantage le fardeau déjà énorme des travailleurs/euses et contribuerait peu, voire aucunement, à freiner la spéculation destructive », a affirmé John Evans, secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE.

Le Communiqué publié par la réunion à Saint Andrews comprend des références au besoin de financer la lutte contre le changement climatique; toutefois, aucun engagement concret n’est pris en termes de dégagement de fonds ni de réductions des émissions qui devront être adoptées lors de la Conférence des Nations unies, qui se tiendra à Copenhague le mois prochain.

« Les finances s’avéreront primordiales dans le succès ou l’échec du Sommet sur le climat à Copenhague en décembre, et l’absence d’engagements clairs lors de la réunion du G20 de ce week-end par rapport au financement au sein des économies industrialisées ou pour aider les économies en développement à emprunter une voie de développement à faibles émissions de carbone ne présage rien de bon pour Copenhague » a affirmé Guy Ryder.

Pour lire l’évaluación de la CSI et de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (en anglais)


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