Réaction de la CSI et de la TUAC aux résultats du G-8 à Lough Erne

Les dirigeants du G-8, réunis à Lough Erne, ont changé le ton des déclarations de politique économique en réinscrivant la « demande » à l’ordre du jour de la politique mondiale, comme l’indiquent les conclusions de la séance de travail sur l’économie mondiale, publiées par le Cabinet du Premier ministre britannique:

« Promouvoir la croissance et l’emploi est notre première priorité. Nous sommes convenus d’encourager la reprise mondiale en soutenant la demande, en consolidant nos finances publiques et en exploitant toutes les sources de croissance. La lutte contre le chômage, en particulier le chômage à long terme et des jeunes, demeure critique dans nos programmes nationaux et collectifs ».

Commentant les conclusions, la secrétaire générale de la CSI Sharan Burrow a déclaré que les paroles doivent être traduites dans la politique:

« L’accent mis par le G-8 est passé de l’austérité à une politique fiscale « flexible » et au besoin de soutenir la demande. Cette mesure doit être étayée par un changement de politique sur le terrain. Lorsque les ministres des Finances et du Travail du G-20 se réuniront le mois prochain à Moscou, ils devront présenter un plan pour l’emploi englobant les principales augmentations des investissements dans l’infrastructure et une reprise fondée sur les revenus. »

En reconnaissant les vulnérabilités économiques et sociales, les risques à la baisse, ainsi que les mesures de reprise mises en place par le Japon, les gouvernements du G-8 doivent tirer les bonnes conclusions et renforcer les politiques conduisant à une distribution équitable des revenus, à une diminution du chômage, en particulier des jeunes, et à une meilleure résilience de l’économie mondiale. Le G-8 a particulièrement mis l’accent sur les réformes structurelles en tant que stratégie clé. Selon John Evans, secrétaire général de la TUAC, un changement s’impose dans le programme de réformes structurelles:

« Le communiqué du G-8 appelle à des réformes structurelles afin de créer des « marchés du travail sains » - ce qui implique l’établissement de marchés du travail équitables moyennant des politiques visant à réduire les inégalités en renforçant la négociation collective et les salaires minimums et non pas en les sapant. »

En ce qui concerne la fiscalité, les engagements des dirigeants du G-8 représentent une modeste avancée dont il y a lieu de se réjouir et contrastent avec les inactions passées. Les dirigeants ont convenu d’établir un échange automatique des informations entre les administrations fiscales, de créer une nouvelle « norme commune » pour les multinationales pour qu’elles déclarent les impôts versés « dans le monde entier » aux administrations fiscales (mais pas encore les autorités publiques), de promouvoir une plus « grande transparence » des paiements de l’industrie extractive et de divulguer les « réels propriétaires » des entreprises et des trusts. Toutefois, bien que la déclaration appelle l’OCDE à poursuivre le travail en matière de transparence fiscale, d’érosion de l’assiette fiscale et de transferts des bénéfices moyennant l’évasion fiscale par les multinationales, les conclusions du G-8 sont loin d’une feuille de route et d’objectifs clairs pour traduire ces engagements en actions concrètes.

« Certains progrès semblent être accomplis en matière d’échange automatique des informations, de propriété bénéficiaire et de transparence, mais l’accord est loin d’être suffisant pour prendre des mesures efficaces en faveur d’un système équitable de fiscalité internationale des sociétés », a indiqué Sharan Burrow.