Rapport conjoint OIT-OMC : Un pas vers une politique globale cohérente

Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, la Confédération syndicale internationale a salué la publication du rapport issu de la toute première étude conjointe de l’OIT et de l’OMC intitulée « Le commerce et l’emploi : Un défi pour la recherche sur les politiques », qu’elle a décrit comme un pas vers une cohérence effective du processus de collaboration entre les grandes institutions internationales.

Bruxelles, le 19 février 2007 : Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, la Confédération syndicale internationale a salué la publication du rapport issu de la toute première étude conjointe de l’OIT et de l’OMC intitulée « Le commerce et l’emploi : Un défi pour la recherche sur les politiques », qu’elle a décrit comme un pas vers une cohérence effective du processus de collaboration entre les grandes institutions internationales.
« Les conclusions de cette étude viennent étayer bon nombre de positions défendues de longue date par le mouvement syndical international », a signalé Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Elles mettent en exergue les principaux problèmes auxquels les travailleurs et leurs syndicats se trouvent confrontés, notamment les menaces de délocalisation dont les employeurs se servent pour maintenir des salaires bas, les répercussions potentiellement négatives du commerce sur la distribution des revenus et la carence, à l’échelon mondial, de filets sociaux et de politiques actives en matière de marchés du travail, y compris pour ce qui a trait à l’éducation et à la formation. »
L’étude néglige cependant de s’attaquer à d’autres problèmes non moins brûlants tel que l’incidence adverse du commerce sur les travailleuses, dont une grosse partie se voient exclues des bienfaits potentiels dérivés des échanges mondiaux pour cause de discrimination au travail ou encore la situation désespérée que vit un grand nombre de travailleuses et travailleurs employés dans les quelques 5000 zones franches d’exportation opérant aux quatre coins du monde, où les syndicats sont pour ainsi dire interdits. Parmi les principales ombres au tableau, la CSI pointe l’omission du rapport d’une analyse de l’incidence de la politique répressive du gouvernement chinois en matière de droits du travail, et ce, tant sur la main-d’œuvre chinoise que sur les pays en développement qui risquent la ruine économique en raison de la concurrence déloyale émanant de la Chine et basée sur sa politique de bas salaires. Une autre question fondamentale à laquelle l’étude manque d’accorder suffisamment d’importance est l’incidence potentiellement négative du commerce en termes de rendement et de croissance et le risque que cela compromette d’éventuelles retombées positives en matière d’emploi.
« Ce rapport marque néanmoins un point de départ décisif dans la coopération entre l’OIT et l’OMC, faisant suite aux recommandations de la Commission mondiale sur les dimensions sociales de la mondialisation », a conclu Ryder. « Il montre qu’il reste énormément de travail à mener en commun par ces deux institutions pour faire en sorte que le commerce soit générateur de niveaux de vie plus élevés pour tout le monde plutôt qu’une entrave au travail décent. Les gouvernements qui trompent leurs propres citoyens en refusant de reconnaître le lien évident entre le commerce et les normes du travail devraient lire ce rapport et en tirer les leçons qui s’imposent. »

Pour le résumé et les commentaires de la CSI sur le rapport « Le commerce et l’emploi : Un défi pour la recherche sur les politiques », veuillez vous rendre à cette adresse http://www.ituc-csi.org/IMG/pdf/ILO-WTO_paper_summary_and_comments_-_final.pdf


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