Qantas : La justice australienne met fin au lockout

Le tribunal industriel national australien Fair Work Australia est intervenu pour mettre un terme au lock-out global des effectifs de Qantas Airways, suite à la décision inopinée du PDG, Alan Joyce, de clouer au sol tous les vols de la compagnie aérienne nationale australienne, le samedi 29 octobre.

Les syndicats des employés de Qantas réclament des garanties en matière de sécurité de l’emploi et de salaires alors que la compagnie prévoit des bénéfices à hauteur de 500 millions de dollars australiens en 2011 et envisage, dans le même temps, des réductions des coûts de main-d’œuvre, notamment moyennant l’externalisation et la sous-traitance.

« La décision de clouer au sol sans préavis tous les appareils est pour le moins étonnante et extrêmement préjudiciable pour la réputation de la compagnie et l’économie nationale. Fort heureusement, l’Australie est dotée d’un tribunal du travail investi de pouvoirs lui permettant de révoquer cette décision et d’obliger la compagnie à engager des négociations de bonne foi avec les syndicats qui représentent ses effectifs », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.

En vertu de la décision du tribunal, la compagnie et les syndicats disposent d’un délai initial de 21 jours pour négocier un accord sur les questions en litige. En cas d’échec des négociations, Fair Work Australia imposerait alors une procédure d’arbitrage obligatoire.

« Qantas s’est jusqu’ici refusée à engager des négociations de bonne foi, alors que le sentiment d’insécurité ne cesse de croître au sein de ses effectifs. La direction doit à présent entamer des négociations de bonne foi et répondre aux préoccupations légitimes de ses employés au lieu de se préoccuper exclusivement de la génération instantanée de méga-profits pour ses actionnaires », a dit Sharan Burrow.

Le principal actionnaire de Qantas, qui détient plus de 20% de ses actions, n’est autre que le géant bancaire américain JP Morgan. JP Morgan qui, en 2008, avait bénéficié d’un plan de sauvetage de 25 milliards de dollars puisés auprès des contribuables continue de figurer parmi les protagonistes de la spéculation financière à l’échelon mondial. Son affiliation à la « Financial Services Roundtable » (Table ronde des services financiers) aux États-Unis en fait l’une des principales collaboratrices du lobby contre la promotion des droits syndicaux des travailleurs aux États-Unis.

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Photo: Stillhazi