Pacte mondial sur les migrations: un rapport des Nations Unies souligne l’urgence d’une gouvernance fondée sur les droits

Le dernier rapport biennal du secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, concernant la mise en œuvre du Pacte mondial sur les migrations, attire l’attention sur la nécessité impérieuse d’adopter des politiques de migration de la main-d’œuvre fondées sur les droits.

Credit: KCTU

Présenté à l’Assemblée générale des Nations Unies le 5 décembre 2024, le rapport propose également un cadre permettant d’évaluer les avancées et de combler les lacunes de la gouvernance des migrations.

Dans une déclaration commune avec d’autres syndicats mondiaux, la CSI salue ce cadre, qui comporte des indicateurs relatifs aux normes internationales du travail. Il démontre que sans investissement dans des emplois décents et sans respect des droits des travailleurs et des travailleuses indépendamment de leur statut migratoire, il est impossible de s’acheminer vers la réalisation des objectifs du Pacte mondial sur les migrations.

Les principales conclusions du rapport du secrétaire général des Nations Unies mettent l’accent sur les points suivants:

  • Des obstacles systémiques empêchent les travailleurs migrants d’exercer leur droit de liberté syndicale.
  • L’exploitation des travailleurs migrants se traduit par des bénéfices illégaux s’élevant à 37 milliards de dollars par an en raison des frais de recrutement et des salaires insuffisants.
  • Les travailleurs migrants sont confrontés à des risques professionnels extrêmes, particulièrement dans les secteurs de l’agriculture et de la construction, aggravés par les dangers liés au climat.
  • Un nombre record de décès ou de disparitions de migrants a été enregistré en 2023.
  • Un discours fondé sur la peur est constamment employé dans le but d’exclure les migrants des services et de la vie civique.
  • L’intensification des mesures de sécurité aux frontières expose les migrants à des risques accrus de violations des droits humains.

Luc Triangle, le secrétaire général de la CSI, a lancé un appel à l’action urgente: « Ce rapport est un signal d’alarme. Les gouvernements doivent mettre en œuvre des politiques migratoires fondées sur les droits humains et porteuses de transformations pour l’égalité des genres, en collaboration avec les syndicats. Les droits des migrants et le travail décent ne sont pas négociables: ils sont essentiels à la justice sociale et à la résilience socioéconomique. »

La CSI accueille favorablement les recommandations du secrétaire général des Nations Unies, en particulier en ce qui concerne:

  • La ratification des normes internationales du travail qui garantissent le respect de tous les droits de tous les travailleurs et travailleuses migrants.
  • Les obstacles auxquels se heurtent les travailleurs migrants pour exercer leurs droits fondamentaux de liberté syndicale et de négociation collective.
  • La nécessité de rendre les voies de migration de la main-d’œuvre non seulement régulières, mais aussi « fondées sur les droits et reposant sur le travail décent pour tous. »
  • L’élimination des frais et coûts de recrutement.
  • La protection sociale universelle pour tous les migrants, notamment la transférabilité des prestations.
  • La prise en compte du dialogue social et des conditions de travail dans les partenariats pour la mobilité des compétences, aussi bien dans les pays d’origine que dans les pays de destination.
  • L’élimination des obstacles auxquels se heurtent les femmes et les filles pour accéder à des emplois décents, à l’éducation et aux voies de migration régulières.

Luc Triangle a ajouté : « Avant le Forum d’examen des migrations internationales de 2026, les gouvernements doivent donner la priorité aux normes fondamentales du travail, renforcer le dialogue social tripartite et veiller à ce que les migrants aient les moyens de revendiquer et de défendre collectivement leurs droits. »