Pacte mondial pour les migrations : de bonnes intentions mais peu d’engagements en faveur des normes du travail

photo: Andrea Renault AFP

Les syndicats mondiaux ont salué les bonnes intentions du premier Forum d’examen des migrations internationales (FEMI) organisé dans le cadre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (PMM), mais ont néanmoins critiqué le peu d’engagements en ce qui concerne les normes du travail.

Organisé trois ans après l’adoption du PMM, ce premier FEMI, qui réunit des États membres et des représentants des Nations unies, ainsi que des groupes de parties prenantes tels que les syndicats, vise à mettre en avant les succès et défis liés à la mise en œuvre de ses objectifs.

Toutefois, la déclaration du FEMI sur la gouvernance des migrations internationales pour les quatre années à venir ne prévoit aucun engagement à adhérer aux normes fondamentales internationales du travail de l’OIT, alors que sur les 281 millions de migrants à travers le monde, 169 millions sont des travailleurs.

Sharan Burrow a déclaré : « Cette déclaration ne prévoit aucun engagement à garantir la liberté associative, le droit syndical et la négociation collective, alors que ces trois piliers fondamentaux sont indispensables pour protéger les droits des travailleurs migrants et leur assurer à tous un travail décent ».

Dans leur réponse à cette déclaration, le groupement Global Unions demande instamment :

  • une gouvernance de la migration fondée sur la primauté du droit, où les normes du travail occupent une place de première importance.
  • le respect de la Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail.
  • une initiative des gouvernements pour améliorer l’accès aux possibilités de migration régulière, où les droits des travailleurs sont pleinement respectés, ainsi qu’un engagement à combattre la discrimination, la xénophobie et le racisme.
  • la protection sociale universelle.
  • la possibilité pour les migrants d’accéder aux services de base et de bénéficier des droits fondamentaux que sont la couverture de santé universelle et la santé et la sécurité au travail.
  • un salaire minimum universel de subsistance permettant de garantir des emplois décents pour les travailleurs migrants.
  • l’utilisation du dialogue social pour obtenir la reconnaissance mutuelle des compétences et des qualifications dans les pays d’origine et d’accueil.

Le secrétaire général adjoint de la CSI, Mamadou Diallo, qui participe au FEMI, a déclaré : « Depuis le début, les syndicats demandent explicitement que le PMM des Nations unies adhère aux normes en matière de droits humains et syndicaux ».

« Les États doivent aller au-delà des programmes de migration circulaire et viser avant tout la régularisation, la réinstallation humanitaire et le développement durable dans les pays d’origine, de transit et de destination. »

La communauté syndicale mondiale a contribué à ce rapport adressé au FEMI, qui illustre le rôle essentiel des syndicats dans la défense et la promotion des droits humains et syndicaux fondamentaux de tous les migrants, quel que soit leur statut.