Nouvelle-Zélande : Le mouvement syndical en alerte rouge face aux attaques contre les travailleurs

Le puissant groupement de syndicats internationaux Global Unions, qui représente les travailleurs et travailleuses organisés aux quatre coins du monde, a lancé un appel demandant qu’il soit mis fin aux attaques concertées contre les travailleurs et travailleuses en Nouvelle-Zélande.

Les fédérations syndicales internationales représentant les travailleurs et travailleuses de l’alimentation, du transport et du secteur public se sont jointes à la Confédération syndicale internationale (CSI) pour demander qu’il soit mis fin aux mesures antisyndicales dont les travailleurs et travailleuses de Nouvelle-Zélande ont fait les frais au cours des derniers mois.

Ces deux dernières années ont vu le gouvernement invoquer la Loi sur les relations d’emploi (Employment Relations Act) pour revoir à la baisse les droits des travailleurs et syndicaux, notamment les droits d’accès ; il promet à présent des réformes supplémentaires qui nuiront à la négociation collective.

L’ITF, l’UITA et l’ISP se mobilisent aux côtés d’autres organisations syndicales internationales pour condamner la conduite des employeurs et attirent l’attention sur le fait que des relations industrielles fondées sur les meilleures pratiques conduisent à une croissance plus saine. Ils partent de la conviction qu’une meilleure compétitivité industrielle passe par de bonnes relations entre employeurs et employés et non par des attaques contre les travailleurs. Or ces derniers mois ont vu :

• Un conflit de quatre mois dans le port néo-zélandais d’Auckland après que la direction du port ait brandi la menace du licenciement collectif de tous les effectifs à moins que les demandes du patronat dans le cadre des négociations collectives ne soient acceptées dans leur totalité. Cette affaire à menacé les emplois de près de 300 membres du Syndicat maritime de Nouvelle-Zélande (Maritime Union of New Zealand – MUNZ) et, par-là, l’avenir de leurs familles et de leurs communautés – outre la menace de perte d’emplois dans le secteur public.
• Le lock-out d’un millier de travailleurs du secteur de la viande employés chez Affco, filiale en propriété exclusive de Talley’s Group, l’une des principales sociétés néo-zélandaises de traitement de poisson et fruits de mer, de légumes, de laitages et de viande. Le Syndicat néo-zélandais des travailleurs de la viande a été engagé dans des négociations en vue de la conclusion d’une nouvelle convention avec Affco. Celle-ci cherche à faire signer des accords individuels (IAE) au plus grand nombre possible de travailleurs, pour avoir ainsi la possibilité de réduire leurs salaires à son gré.
• Un conflit de neuf mois entre la société Oceania (résidences pour le troisième âge), et les membres de l’Organisation des personnels infirmiers de Nouvelle-Zélande (New Zealand Nurses Organisation - NZNO) et du Syndicat des travailleurs des services et de l’alimentation (Service and Food Workers Union, Ngā Ringa Tota - SFWU). En cause, l’appropriation par Oceania de deniers publics normalement destinés à la rémunération des personnels et, donc, à la sécurité des résidents et aux services de soins.

« Ces attaques ciblées ressortent à une volonté politique systématique d’écraser les syndicats et de privatiser – et présagent de ce qui est à venir pour les travailleurs et travailleuses organisés partout dans le monde », a dit Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. « La menace pèse sur l’emploi dans le secteur public et les employeurs privés se servent du prétexte de l’austérité pour se débarrasser de syndicats, qu’ils considèrent comme une menace à leur rentabilité. Les familles ordinaires ne devraient pas avoir à payer de leurs droits, de leur sécurité d’emploi et de leurs conditions de travail. »

Le mouvement syndical international demande :

1. Qu’il soit immédiatement mis fin aux attaques des secteurs public et privé contre les travailleurs et que des négociations de bonne foi soient engagées en vue du règlement de tous les conflits en cours
2. Un engagement du gouvernement en faveur de services publics de qualité, d’emplois de qualité dans le secteur public et d’emplois décents dans le secteur privé
3. Un engagement du gouvernement et des employeurs en faveur des droits syndicaux et de relations industrielles constructives, et ce dans l’intérêt de la stabilité économique de la Nouvelle-Zélande, des travailleurs et travailleuses et de leurs communautés et de la réputation de la Nouvelle-Zélande dans l’arène internationale.

Confédération syndicale internationale
Fédération internationale des ouvriers du transport
Union internationale des travailleurs de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de l’hôtellerie
Internationale des services publics
Conseil du groupement Global Unions

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Photo: Hickey/Scott