Normes fondamentales du travail au Niger et au Sénégal : La CSI extrêmement préoccupée

Un nouveau rapport de la CSI sur le respect des normes fondamentales du travail au Niger et au Sénégal paru aujourd’hui à l’occasion de la révision des politiques commerciales de ce pays à l’OMC dénonce les violations dont sont victimes les syndicats et les travailleurs nigériens et sénégalais.

Bruxelles, le 11 novembre 2009: Un nouveau rapport de la CSI sur le respect des normes fondamentales du travail au Niger et au Sénégal paru aujourd’hui à l’occasion de la révision des politiques commerciales de ce pays à l’OMC dénonce les violations dont sont victimes les syndicats et les travailleurs nigériens et sénégalais.

Si le Niger et le Sénégal ont tous deux ratifié l’ensemble des normes fondamentales du travail de l’OIT, il ressort clairement du rapport que tant dans la législation que dans la pratique des problèmes sérieux persistent quant à l’application de ces normes.

Sur le thème de la liberté syndicale, le rapport affirme que le dialogue social reste beaucoup trop faible au Niger et que le droit de grève y connaît plusieurs restrictions. Le rapport dénonce également la possible dissolution d’un syndicat par simple voie administrative au Sénégal. Le droit de grève y est limité entre autres par la possibilité de réquisitionner des travailleurs pour remplacer les grévistes. Les organisations syndicales dénoncent le harcèlement dont les syndicalistes sont souvent victimes et déplorent le non-respect des engagements pris entre partenaires sociaux.

En ce qui concerne la discrimination en matière d’emploi, le rapport met en exergue la situation extrêmement vulnérable des femmes Nigériennes. L’étendue exacte des discriminations dont elles sont victimes est difficile à mesurer en l’absence de données statistiques différenciées par sexe. Cependant pour Guy Ryder, Secrétaire Général de la CSI, « il est inacceptable qu’au Niger les femmes représentent les deux tiers de ceux vivant en dessous du seuil de pauvreté absolue. Une politique nationale, cohérente, et efficiente en vue de la promotion de la femme sur le marché du travail fait cruellement défaut et il est regrettable que la lutte contre la discrimination reste partielle et si peu efficace ».

Concernant le travail des enfants, le rapport déplore la persistance du phénomène y compris dans ces pires formes dans les deux pays. Selon le rapport l’action gouvernementale pour la protection et le bien-être des enfants est très insuffisante au Niger. Au Sénégal, le cas des enfants mendiants talibés exploités à des fins purement économiques par des marabouts sans scrupules est extrêmement inquiétant et la CSI attend des actions plus fortes de la part du gouvernement afin de sortir ces enfants de la rue.
Enfin, quant au respect des normes de l’OIT sur le travail forcé, le rapport s’inquiète de la persistance de l’existence de l’esclavage au Niger. La CSI demande instamment au Gouvernement d’intensifier ses efforts afin d’y mettre fin notamment en s’assurant que les victimes puissent effectivement, dans la pratique, faire valoir leurs droits. Au Sénégal, le rapport épingle la traite d’êtres humains y compris d’enfants à des fins d’exploitation économique ou sexuelle.

Pour lire le rapport complet


La CSI représente 170 millions de travailleurs/euses au sein de 316 organisations affiliées nationales dans 158 pays et territoires.

Site web: http://www.ituc-csi.org, http://www.youtube.com/ITUCCSI.
Pour de plus amples informations, veuillez contacter le département presse de la CSI au : +32 2 224 0204 ou au +32 476 621 018.

Photo: Hyppolite photography