Mauritanie : pour un retour urgent à la démocratie

« Il est urgent que l’ensemble de la communauté internationale envoie un message très fort pour rétablir la démocratie en Mauritanie », a déclaré Guy Ryder, Secrétaire général de la CSI. Craignant que cette situation d’instabilité n’entraîne un effet domino sur la région

Bruxelles, le 30 mars 2009: « Il est urgent que l’ensemble de la communauté internationale envoie un message très fort pour rétablir la démocratie en Mauritanie », a déclaré Guy Ryder, Secrétaire général de la CSI. Craignant que cette situation d’instabilité n’entraîne un effet domino sur la région, la CSI a également adressé une demande en ce sens aux Nations Unies, à l’Organisation internationale de la Francophonie et, appuyée par la Confédération européenne des syndicats -CES-, à l’Union européenne.

Pour rappel, le 6 août dernier, un groupe de militaires prenait le pouvoir et évinçait le Président élu par les urnes. Depuis, les organisations affiliées à la CSI en Mauritanie (UTM, CGTM et CLTM) se sont mobilisées au travers de la Coordination des Centrales syndicales démocratiques pour réclamer le besoin d’un retour à l’Etat de droit.

Alors que la récente médiation de l’Union africaine, auquel le mouvement syndical n’a pas été associé, s’est soldée par un échec, une sortie de crise est d’autant plus urgente que des gestes hostiles à l’exercice des libertés fondamentales sont observés. Un projet de révision de l’Article 432 du Code du Travail est notamment promu par les autorités issues du Putsch du 6 août 2008. En ciblant les pénalités prévues à l’encontre de dirigeants syndicaux, il porterait directement atteinte et dissuaderait l’exercice de la liberté syndicale et de la liberté d’expression.

Pour le mouvement syndical, le dénouement de cette crise doit nécessairement passer par la tenue d’élections présidentielles et législatives anticipées mais celles-ci doivent être précédées par la restitution au pouvoir du Président Ould Cheikh Abdallahi. L’implication des organisations syndicales dans tout scénario de sortie de crise est aussi un pré-requis. Ces mesures devront aller de pair avec l’application de sanctions individuelles et ciblées contre toutes les personnes, aussi bien civiles que militaires, dont les activités ont pour objet de maintenir le statu quo anticonstitutionnel en Mauritanie.

« Il est essentiel que toute la communauté internationale s’allie désormais sur la position de l’Union africaine », a déclaré Kwasi Adu-Amankwah, Secrétaire général de la CSI Afrique. La CSI Afrique s’est en effet réjouie qu’à la suite de l’intervention conjointe qu’elle a menée avec la CSI la semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’UA se soit prononcé ce 24 mars pour une application des sanctions aux membres de la junte, assortie d’un délai d’un mois pour finaliser la liste précise des personnes qui seraient ciblées.

Lettre de la CSI à Abdou Diouf, secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie

Lettre de la CSI à L’Union Africaine

Lettre de la CSI à Ban Ki Moon, secrétaire général des Nations unies

Lettre de la CSI à Louis Michel, Commissaire européen en charge du développement et de l’aide humanitaire

Lettre de la CSI à Josep Borrell, Président de la Commission Développement

Photo: Picksmaker


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