Malaisie: Énormes progrès à accomplir pour respecter les normes fondamentales du travail

Un nouveau rapport de la Confédération syndicale internationale (CSI), sur les normes fondamentales du travail en Malaisie, publié pour coïncider avec l’examen, par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), des politiques commerciales du pays, révèle que de nombreux travailleurs ne peuvent exercer leurs droits d’organisation, de négociation collective et de grève. Les droits des migrants sont ouvertement méprisés, y compris par le recours à la violence.

Le rapport dénonce la limitation drastique que la loi impose aux droits des travailleurs de s’organiser et de négocier collectivement en partie à cause de procédures de reconnaissance et d’enregistrement des syndicats. Dans certains cas, les employeurs refusent de reconnaître les syndicats, même après une décision de justice en faveur de l’organisation syndicale. Les droits d’organisation et de négociation collective des migrants et des travailleurs de certains postes dans le secteur public sont particulièrement limités. Du reste, le droit de faire grève n’est pas reconnu comme il se doit et il existe de nombreuses restrictions juridiques, empêchant certains travailleurs de faire grève et prévoyant des procédures qui rendent difficile, et souvent pratiquement impossible, de mener des actions de revendication.

La discrimination dans l’emploi est interdite, pourtant il n’existe pas de dispositions légales concernant l’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale. Les femmes sont en général moins payées et moins nombreuses aux postes de direction. Les cas de harcèlement sexuel sont traités au niveau de l’entreprise au moyen d’un code volontaire. La Malaisie manque également d’un cadre légal pour les droits des peuples autochtones qui sont confrontés à des difficultés spécifiques au moment d’accéder au marché du travail.

Alors que le travail des enfants ne semble pas être un problème majeur en Malaisie, le rapport établit que la traite des être humains à des fins d’exploitation sexuelle et le travail forcé sont répandus. Des milliers de jeunes femmes indonésiennes travaillent en tant qu’employées de maison dans un contexte potentiellement abusif où leurs documents de voyage sont parfois confisqués jusqu’à la fin de leur contrat d’emploi. Une force civile armée, RELA, est connue pour son non-respect des droits des migrants, et la police des frontières et d’autres responsables seraient impliqués dans la traite d’êtres humains.

Entre autres recommandations, le rapport demande au gouvernement malaisien de ratifier les trois conventions fondamentales de l’OIT qu’il n’a pas encore ratifiées, d’améliorer sa législation afin qu’elle établisse un cadre adéquat pour l’application des normes fondamentales du travail ainsi que d’améliorer la mise en œuvre des sanctions prévues par la loi.

Lire le rapport complet (en anglais)


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Photo: Stuck in customs