Macao RAS: Suspension des droits de travailleurs dans l’attente d’une nouvelle loi du travail

Comme l’indique sans ambigüité un nouveau rapport de la CSI, Macao RAS, l’une des régions administratives spéciales de Chine, doit considérablement renforcer sa position en matière de respect des droits des travailleurs.

Bruxelles, le 2 mai 2007 : Comme l’indique sans ambigüité un nouveau rapport de la CSI, Macao RAS, l’une des régions administratives spéciales de Chine, doit considérablement renforcer sa position en matière de respect des droits des travailleurs. Il ressort de ce rapport, dont la publication intervient en même temps que celle de l’examen des politiques commerciales de Macao par l’Organisation mondiale du Commerce, qu’une loi censée améliorer la législation du travail est en préparation depuis des années, mais n’a toujours pas été adoptée.
« Nous attendons du nouveau projet de loi destiné à amender la législation du travail qu’il respecte pleinement les conventions du travail fondamentales et qu’il renforce la protection réelle dont jouissent les travailleurs au moment d’exercer leurs droits », a déclaré Guy Ryder, le Secrétaire général de la CSI.

Certaines catégories de travailleurs se heurtent à des problèmes quasi-insolubles lorsqu’il s’agit de s’organiser. C’est le cas des employés de maison, comme l’indique le rapport de la CSI. En théorie, la loi garantit la liberté syndicale, mais ces dispositions ne sont pas appliquées.

Bien que le droit de grève soit supposé être, lui aussi, protégé par la loi, cette dernière n’offre aucune protection contre les actes de vengeances commis par des employeurs à l’encontre de personnes qui auraient exercé ce droit. En conséquence, il est très facile de licencier les grévistes pendant ou après une action de revendication, quel que soit le résultat des négociations. Ainsi, au Casino Sands, les responsables du syndicat du personnel d’entretien ont été congédiés pour s’être efforcés, en toute légitimité, de contraindre leur employeur à verser les salaires dus à leurs membres.

Alors même que les travailleuses et les travailleurs migrants constituent plus d’un dixième de la population et 21 pour cent de la main-d’œuvre, ils se voient refuser les formes de protection les plus élémentaires. Même s’ils travaillent en général dans le cadre de contrats d’emploi, ils n’ont pas le droit à la négociation collective et ne disposent d’aucun véritable recours en justice en cas de licenciement abusif. Il n’est pas rare qu’ils se voient accorder des contrats à court terme dont le non-renouvellement équivaut à un licenciement.

La discrimination à l’encontre des femmes pose un problème à Macao RAS, en particulier pour ce qui a trait à la rémunération. Les estimations disponibles laissent apparaître des différences marquées entre hommes et femmes, notamment dans les emplois peu qualifiés pour lesquels le salaire mensuel moyen des hommes était supérieur de 50 pour cent à celui des femmes en 2003, selon le rapport de la CSI. Le nombre de femmes occupant des postes à responsabilités dans le secteur public a quelque peu augmenté, mais les progrès sont nettement plus lents dans le secteur privé. Il n’existe de surcroît aucune législation interdisant le harcèlement sexuel au travail.

Toute infraction aux restrictions pesant sur les réunions publiques et les manifestations est passible d’une peine de prison et de travail forcé, alors même que les normes internationales du travail interdisent le recours au travail obligatoire comme moyen pour punir les personnes qui ont exprimés des avis contraires au système politique, social ou économique en place. Par ailleurs, le travail carcéral obligatoire peut également servir à punir une attitude « de négligence » d’un fonctionnaire, là encore en contradiction avec les normes internationales du travail.

Enfin, le rapport de la CSI relève que la traite de femmes et d’enfants à des fins d’exploitation sexuelle constitue un grave problème à Macao RAS. Les trafiquants ne font l’objet d’aucune poursuite véritable et les victimes se heurtent à de très graves difficultés pour obtenir de l’aide.

La version intégrale du rapport est disponible ici (anglais)

Créée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleuses et de travailleurs au travers de 304 organisations nationales de 153 pays et territoires.

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