Les syndicats s’unissent contre la montée du chômage : les négociations de l’OMC pourraient aggraver la situation

Des dirigeants syndicaux du Brésil, d’Inde, d’Afrique du Sud et d’autres pays en développement ont convergé à Genève cette semaine dans le cadre d’une Conférence des Global Unions qui attirera l’attention des membres de l’OMC au sujet de la montée du chômage si leurs pays acceptent les exigences des pays industrialisés pour une ouverture de leurs marchés aux biens industriels.

Genève, Suisse, le 9 mars 2007 (CSI En Ligne) – Des dirigeants syndicaux du Brésil, d’Inde, d’Afrique du Sud et d’autres pays en développement ont convergé à Genève cette semaine dans le cadre d’une Conférence des Global Unions qui attirera l’attention des membres de l’OMC au sujet de la montée du chômage si leurs pays acceptent les exigences des pays industrialisés pour une ouverture de leurs marchés aux biens industriels. Cette réunion syndicale internationale intervient à un moment où les pays en développement font face à des pressions grandissantes visant à leur faire accepter des réductions tarifaires importantes sur les importations de biens industriels pour débloquer les négociations commerciales du Cycle de Doha actuellement à l’arrêt.

Badiah Peterson, travailleuse de la confection âgée de 41 ans vivant à Cape Town, en Afrique du Sud, a perdu son emploi lorsque la fabrique de maillots de bain où elle travaillait a été contrainte à la fermeture en raison de l’importation massive de confections à bas prix, principalement de Chine. Les importations de vêtements en Afrique du Sud ont connu une augmentation de 480% (sur base de leur valeur en dollars US) sur trois ans et ont contribué à la perte de 70.000 emplois- soit un tiers de l’industrie- depuis 2003.

Le sort de Badiah est partagé par des travailleuses et des travailleurs de tous les pays du sud, dans les secteurs du textile, de l’habillement, de l’électronique, des appareils ménagers, du papier, des plastiques, de l’automobile et du métal.

D’après Guy Ryder, secrétaire général de la CSI, « la situation pourrait fortement s’aggraver si les propositions actuellement à l’OMC visant à des réductions draconiennes des tarifs industriels dans les pays en développement sont accordées. »

Les syndicats refusent d’abandonner le sort de millions de travailleurs aux mains des négociateurs de l’OMC. Ils sont en train de réagir avec force. Les syndicats du groupe des 11 pays en développement réunis autour du thème de l’AMNA (Accès aux marché non agricoles) –y compris les confédérations nationales COSATU, en Afrique du Sud, et CUT, au Brésil- ont constitué un groupe des syndicats de l’AMNA-11 pour défendre en commun les intérêts de leurs travailleurs. Lors d’une conférence de presse de la CSI aujourd’hui, les syndicats ont présenté leurs demandes visant à la protection des industries et de l’emploi dans leurs pays.

« Nous appelons nos ministres à résister face à toute nouvelle concession dans le cadre des négociations sur les biens industriels », a dit Jacy Afonso de Melo, de la centrale brésilienne CUT. « La position actuelle de l’AMNA-11 va déjà trop loin et aura des répercussions négatives pour l’emploi et le développement des industries dans nos pays. »

« Nos gouvernements doivent faire en sorte que les engagements qu’ils prennent eu égard aux biens industriels soient adaptés au stade de développement de chaque pays et que des flexibilités adéquates soient intégrées à l’accord final», a dit Rudi Dicks du COSATU.

Pour lire le texte intégral de la Déclaration de l’Alliance syndicale

Fondée le 1er novembre 2006, la CSI représente 168 millions de travailleurs au sein de 304 organisations affiliées nationales dans 153 pays.
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