« C’est une excellente nouvelle qui, provenant du pays le plus peuplé d’Afrique, pourrait inspirer l’ensemble de la région et au-delà. Les travailleurs et les travailleuses se sont mobilisés, à travers leurs syndicats, pour empêcher que l’accord conclu avec le gouvernement et les employeurs ne soit compromis », a indiqué Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.
Le nouveau salaire minimum national au Nigéria passera à 30 000 NGN (87 USD environ) par mois. Bien qu’il couvre une majorité des travailleurs/euses, les syndicats s’opposent aux clauses qui excluent le personnel dans les petites entreprises. L’accord a été initialement conclu aux termes de négociations entre les représentants des travailleurs, des employeurs et du gouvernement. Toutefois, le gouvernement a, par la suite, menacé de compromettre les négociations en réduisant unilatéralement le montant à 27 000 NGN.
En réaction, le mouvement syndical nigérian a mobilisé les travailleurs/euses en organisant des manifestations au niveau de l’État et a convoqué une grève générale. Enfin, les pressions exercées par les syndicats sur la Chambre des représentants ont permis d’obtenir un appui au montant convenu, qui à présent requiert seulement la ratification du Sénat.
« Dans cette bataille pour un nouveau salaire minimum national, nous sommes tous gagnants, personne n’est perdant », a indiqué Ayuba Wabba, président de la CSI et du Nigeria Labour Congress, la plus grande centrale syndicale du pays.
« Cette hausse aura une incidence immédiate sur la répartition des avantages de l’expansion économique du Nigéria, notamment parce que les fonds serviront à financer les communautés locales, ayant un effet positif qui trouvera écho dans l’ensemble de la société et stimulera l’économie », a déclaré Sharan Burrow.
Les salaires minimums jouent un rôle essentiel dans le partage de la prospérité. En augmentant le pouvoir d’achat, ils ont un important effet multiplicateur à l’échelle locale, qui n’est pas repris par des indicateurs économiques bruts, tels que le PIB. En outre, lorsqu’ils sont obtenus aux termes de négociations tripartites, il a été démontré qu’ils contribuent à créer un consensus social et à renforcer la stabilité institutionnelle, qui sont des éléments importants du développement durable.
« Cet accord constitue un pas important dans la bonne direction et nous félicitons nos collègues nigérians du résultat obtenu. Nous encourageons d’autres pays où le salaire minimum est insuffisant à suivre cet exemple et à négocier un salaire minimum vital avec les syndicats », a indiqué Sharan Burrow.