Les syndicats en lutte contre la traite des êtres humains

Le 18 octobre marque la Deuxième Journée européenne de lutte contre la traite des êtres humains. A cette occasion, la Confédération syndicale internationale (CSI), le Conseil régional paneuropéen (CRPE-CSI) et la Confédération européenne des syndicats (CES) mettent en exergue que les droits des travailleurs sont des droits humains qui s’appliquent à tout un chacun, sans distinction du statut d’immigration.

Bruxelles, le 22 octobre 2008: Le 18 octobre marque la Deuxième Journée européenne de lutte contre la traite des êtres humains. A cette occasion, la Confédération syndicale internationale (CSI), le Conseil régional paneuropéen (CRPE-CSI) et la Confédération européenne des syndicats (CES) mettent en exergue que les droits des travailleurs sont des droits humains qui s’appliquent à tout un chacun, sans distinction du statut d’immigration. Au cours des années précédentes, la traite des êtres humains comme l’une des pires formes d’exploitation de la main-d’œuvre migrante a été identifiée en tant que question prioritaire à l’ordre du jour syndical européen et mondial. Conséquemment, la Confédération syndicale grecque GSEE accueillera une conférence à Athènes, du 21 au 23 novembre 2008, organisée en collaboration avec la CSI, le CRPE et la CES, qui aura pour objet l’élaboration d’une stratégie syndicale spécifiquement ciblée pour mieux défendre les droits de ces travailleuses et travailleurs « invisibles ».

L’adoption de politiques migratoires outrageusement restrictives à l’échelon mondial, y compris en Europe, rend les travailleuses et travailleurs migrants extrêmement vulnérables, ne leur laissant souvent pas d’autre option que de travailler en noir, sans aucune protection en termes de conditions de travail. On assiste peu à peu à une contagion de ce phénomène à des secteurs économiques primaires comme l’agriculture et la construction. Les femmes employées dans les services domestiques ont également été identifiées parmi les catégories à haut risque. Les syndicats engagés dans la lutte pour le travail décent oeuvrent à assurer la protection et l’émancipation de ces travailleuses et travailleurs face au travail forcé. En réalité, la majorité de ces personnes sont victimes, non seulement, du travail forcé mais aussi du travail des enfants et de la discrimination ; elles sont, de surcroît, légalement privées du droit de s’organiser. Le fait de garantir la liberté d’association à tous les travailleurs, sans distinction, procure un outil efficace pour la protection et la défense des intérêts des travailleurs eux-mêmes et aide, d’autre part, les victimes de la traite des êtres humains à retrouver leur dignité. De nombreux enfants sont également victimes de tels trafics humains et les actions syndicales de lutte contre le travail des enfants font donc partie des domaines d’action clés du mouvement syndical.

Les politiques centrées sur la phase de migration des trafics humains se sont avérées inadéquates. La seule façon efficace d’éradiquer durablement la traite des êtres humains est de s’attaquer, en même temps, aux formes d’exploitation qui en résultent. Le fait de garantir le plein respect des droits des travailleurs dissuadera les employeurs opportunistes de se mettre en quête d’une alternative meilleur marché à leurs effectifs existants et entraînera, du même coup, une diminution de la demande pour une main-d’œuvre bon marché et des autres pratiques abusives en matière d’emploi.

« La traite des êtres humains est un phénomène qui continue de croître », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Des efforts considérables s’imposent pour l’éradiquer sans plus tarder. Chaque pays est responsable de la sauvegarde des droits humains des personnes vivant sur son territoire, y compris les droits des travailleurs ».

Voir également la deuxième lettre d’information de l’Alliance syndicale mondiale contre le travail forcé et la traite des êtres humains

Lien renvoyant à la vidéo de la CSI sur le travail forcé


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