Les syndicats demandent une action rapide des IFI sur les objectifs du G20

Le mouvement syndical international a appelé la Banque mondiale et le FMI à saisir l’occasion de leurs réunions du printemps à Washington pour accélérer les efforts pour endiguer l’effondrement de l’emploi et des perspectives économiques mondiales.

Bruxelles, le 23 avril 2009: Le mouvement syndical international a appelé la Banque mondiale et le FMI à saisir l’occasion de leurs réunions du printemps à Washington pour accélérer les efforts pour endiguer l’effondrement de l’emploi et des perspectives économiques mondiales. Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui par la CSI et ses partenaires du groupement Global Unions, le mouvement syndical international met en garde contre le risque de 50 millions de pertes d’emploi supplémentaires à l’échelle mondiale en 2009, à moins que les IFI et les gouvernements ne prennent des dispositions immédiates en vue de la mise en chantier des engagements pris lors du Sommet du G20, à Londres.

« Cette année, à cause de la crise, plusieurs centaines de millions de travailleurs ne gagneront pas suffisamment d’argent par leur travail», a signalé Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Les IFI devraient tabler sur leurs réunions du printemps pour, non seulement, confirmer les conclusions du G20, mais aussi mettre en avant de nouvelles propositions dans le sens d’une réforme de la gouvernance mondiale et d’une intensification des efforts visant à la création d’emploi et la protection des programmes sociaux.

La déclaration note que parmi les groupes les plus affectés par la débâcle financière figurent les salariés proches de la retraite dans les pays qui ont adopté les fonds de pensions privatisés, obligatoires, tel que préconisé par la Banque mondiale. Le groupement Global Unions suggère que la Banque participe à l’octroi d’indemnités pour les pertes de revenus de retraite subies par les travailleuses et travailleurs de cette catégorie.

La déclaration syndicale insiste sur le fait que la création d’emploi et les investissements publics doivent se trouver au cœur de toute stratégie de relance économique et propose, d’autre part, une réforme des systèmes de gouvernance mondiaux, pour assurer la soutenabilité de l’économie mondiale après la crise. Notant que les demandes de longues date en vue d’une réforme des IFI sont restées lettre morte, la déclaration demande instamment à la Banque mondiale et au FMI de hausser rapidement et substantiellement la représentation des pays en développement au sein de leurs instances décisionnelles. Elle suggère, par ailleurs, que le FMI se charge de la surveillance des programmes de relance et prône des mesures de stimulation fiscale plus vigoureuses si les plans d’expansion actuels devaient s’avérer insuffisants.

« Il incombe aux IFI de s’attaquer aux déséquilibres des dernières années, notamment l’inégalité croissante des revenus, qui a conduit à la crise », a déclaré Ryder. « Toutefois, les processus de relance et de réforme ne peuvent être laissés exclusivement aux soins des ministres et des banquiers. Les IFI doivent faire participer les syndicats et la société civile à leurs discussions et travailler avec d’autres institutions internationales à mesure qu’elles avancent. Il est essentiel qu’elles confirment leur rupture avec les programmes d’ajustement manqués, anti-croissance et anti-emplois qu’elles ont prônés par le passé.

En plus de présenter, dans leurs grandes lignes, les propositions du mouvement syndical international pour une nouvelle réglementation du secteur financier, y compris la nationalisation des banques insolvables, la déclaration encourage les IFI à promouvoir des politiques actives du marché du travail, à étendre les filets de protection sociale et à investir dans des programmes « verts » pour assurer la transition vers une économie mondiale à plus faible intensité carbonique.

Elle appelle les IFI a œuvrer en collaboration avec l’Organisation internationale du travail à la recherche de solutions à la crise axées sur l’emploi, à soutenir le Pacte mondial pour l’emploi proposé lors de la prochaine Conférence internationale du travail et à coopérer à l’établissement d’une charte mondiale de la gouvernance internationale qui engloberait l’ensemble des grands mécanismes internationaux afférents au travail, à la finance, au commerce et au développement.

Pour lire la déclaration complète

Photo: GHBrett


La CSI représente 170 millions de travailleurs dans 312 organisations affiliées dans 157 pays et territoires. http://www.youtube.com/ITUCCSI

Pour plus d’informations, veuillez contacter le Service Presse de la CSI au: +32 2 224 0204 ou au +32 476 621 018.