Les syndicats de la planète encouragent le G20 à se concentrer sur l’emploi afin de stimuler la reprise économique

Alors qu’on prévoit une continuation de la hausse du chômage en plus des 34 millions de personnes ayant perdu leur emploi suite à la crise économique, les leaders syndicaux des pays du G20 comptent exiger davantage d’actions pour l’emploi lors de leur rencontre avec les ministres de l’emploi et du travail du G20 le 19 avril à Washington.

La delegation syndicale présentera aux ministres une déclaration syndicale internationale, « Combattre la crise de l’emploi », qui indique les mesures à prendre par les gouvernements du G20. La Déclaration appelle à des mesures dans six domaines principaux :

• Maintenir les mesures de relance budgétaire et se centrer sur la création d’emplois : veiller à ne pas abandonner les mesures de relance budgétaire tant que la croissance n’aura pas atteint un niveau adéquat, le danger d’un contre-choc repoussé et la reprise de l’emploi consolidée et faire en sorte que l’ampleur, la durée, la coordination et le ciblage des mesures d’incitation maximisent la création d’emplois et notamment les « emplois verts » ;

• Renforcer la protection sociale : renforcer les mesures existantes de protection sociale, augmentant entre autres le niveau et la durée des indemnités de chômage, soutenir la jeunesse par des mesures gouvernementales fortes et s’engager à une protection sociale universelle;

• Apporter leur soutien aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) : convenir d’un Plan d’action en vue de mettre en œuvre les engagements pris lors du Sommet du G20 de Pittsburgh quant à la réalisation des OMD, faire en sorte que le travail décent soit placé au cœur de l’aide au développement et dans les pays à faible revenu, soutenir les actions en faveur de la création d’emplois de qualité et les politiques industrielles soutenables;

• Appuyer une transition juste vers une économie à faible émission de carbone : mettre en œuvre des propositions visant à garantir que le potentiel de création d’emplois des mesures d’atténuation du changement climatique soit porté à son maximum ;

• Contribuer à l’édification d’un modèle durable pour le marché du travail : prendre des mesures qui placent la lutte contre les inégalités sur le marché de l’emploi, en matière de revenus et de genre, au cœur des politiques de l’après-crise ; et

• Améliorer et mettre à jour les compétences de la main d’œuvre mondiale : s’assurer que la stratégie du G20 en matière de compétences vise des emplois de qualité par le biais d’un nouvel élan donné à l’éducation et la formation professionnelles, et avec la participation des partenaires sociaux, faisant de la formation tout au long de la vie une réalité et donnant la priorité aux emplois « verts ».

La conférence des ministres du travail et de l’emploi fait suite au sommet de Pittsburgh de septembre 2009, et fera des recommandations lors du sommet de Toronto au mois de juin.

« A Pittsburgh, les leaders du G20 ont affirmé vouloir placer l’emploi de qualité au cœur de la reprise, mais à ce jour nous n’avons rien vu. Il semblerait plutôt que les travailleurs soient appeler à payer pour les banquiers : réduction des dépenses publiques, insécurité professionnelle, réductions de salaire… Il est urgent que les gouvernements revoient leurs priorités afin de créer des emplois décents. Sinon, la possibilité d’une explosion sociale pourrait bien devenir une réalité, » indique Guy Ryder, Secrétaire général de la CSI.

« Face à cette crise mondiale de l’emploi, les gouvernements doivent se mobiliser encore davantage. La dernière chose à faire, c’est d’abandonner les programmes de reprise avant que la croissance de l’emploi ne soit devenue forte et durable, et que le plein emploi ne soit en vue, » affirme de son côté Richard Trumka, Président de la centrale syndicale américaine AFL-CIO, qui reçoit la délégation syndicale à Washington.

« Cette crise a été provoquée par une réglementation financière insuffisante et par l’irresponsabilité et la cupidité du secteur financier, mais elle trouve également son origine dans l’inégalité croissante des revenus depuis 15 ans dans l’ensemble des pays du G20. A mesure que les économies émergent de la crise, les gouvernements ne peuvent pas revenir aux politiques d’inégalité qui ont créé ces écarts et fait la preuve de leur inefficacité. Il faut soutenir des institutions telles que la négociation collective afin de stimuler l’économie par une amélioration du pouvoir d’achat des ménages, » indique John Evans, Secrétaire général de la Commission syndicale consultative (CSC).

La délégation syndicale appellera également le G20 à poursuivre après Washington ses efforts dans le domaine de l’emploi, par exemple en créant un groupe de travail auquel seraient associés les syndicats.

Par l’intermédiaire de l’organisation régionale de la CSI pour les Amériques, la CSA, le mouvement syndical plaide également sa cause auprès du Brésil, de la Chine, de l’Inde et de la Russie, tous membres du G20, dont les dirigeants se réuniront à Brasilia le 16 avril.


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Photo: Bethykae