Les Réunions de printemps du FMI et du groupe de la Banque mondiale doivent définir un plan de coordination et des initiatives au niveau mondial

En prévision de leurs Réunions de printemps, attendues la semaine prochaine, la CSI a appelé les institutions financières internationales à mettre en œuvre un plan d’urgence global pour répondre au désastre économique provoqué par la pandémie de COVID-19, centré en priorité sur l’emploi et la protection sociale.

La secrétaire générale de la CSI Sharan Burrow a déclaré: «Le COVID-19 aura des conséquences catastrophiques sur les pays les plus pauvres, où il est urgent d’assurer la protection sociale afin de leur permettre de garder la tête hors de l’eau et de prévenir une famine de large envergure. Plusieurs milliards de dollars sont nécessaires et, bien qu’un tel montant puisse paraître énorme, il ne correspond en réalité qu’à un faible pourcentage des milliers de milliards de dollars promis par le G20 pour la relance économique. La pandémie touche l’humanité entière et ce n’est qu’au travers de la solidarité mondiale que nous surmonterons cette crise.»

Cet appel à la protection sociale est inscrit dans la déclaration de la CSI/Global Unions adressée aux Réunions de printemps, qui souligne la nécessité pour les gouvernements et les institutions mondiales de définir un plan pour la relance économique, ainsi que des mesures pour la santé publique et l’allègement de la dette.

Au centre de ce plan, notons un appel lancé au FMI en vue de l’émission de «Droits de tirages spéciaux» (DTS), un mécanisme de change de devises étrangères permettant d’apporter une aide aux pays les plus pauvres qui en ont cruellement besoin et de maintenir la stabilité financière, comme ce fut le cas en 2009. Cette nouvelle affectation devrait s’accompagner d’un fonds fiduciaire, au travers duquel les pays industrialisés pourraient transférer leurs DTS vers d’autres pays. Pour les pays émergents et en développement, cette allocation de DTS serait comparable au soutien économique accordé par les économies avancées via l’assouplissement quantitatif. Un allègement de la dette est également nécessaire, aligné sur les Objectifs de développement durable des Nations unies et non sur des réformes structurelles néolibérales vouées à l’échec. Si le G20 a effectivement pris l’engagement d’injecter un montant record de cinq mille milliards de dollars américains dans la relance économique, il risque cependant d’exclure la majorité des pays émergents et en développement.

Sharan Burrow poursuit: «Le fonds fiduciaire devrait être spécifiquement affecté à la protection sociale et à l’emploi, afin de s’assurer que l’argent profite à la population et contribue à préserver l’emploi et à relancer l’économie réelle, comme le prescrivent les Objectifs de développement durable des Nations unies. La santé publique et la protection sociale sont les premières lignes de défense lorsque les économies sont soumises à des pressions insupportables et lorsque les chaînes d’approvisionnement mondiales sont menacées. L’ampleur du coût humain dans les pays les plus pauvres exige une intervention immédiate du système international. N’oublions pas que les fuites de capitaux existent également dans les économies émergentes, représentant une grave menace économique.»

Pour consulter le document d’information de la CSI (en anglais): https://www.ituc-csi.org/IMF-Special-Drawing-Rights