Les nouveaux chiffres de l’OIT/OMS sur les décès liés au travail doivent inciter les gouvernements à prendre des mesures

photo: Kazi Salahuddin Razu / NurPhoto / AFP

Selon les nouvelles estimations publiées conjointement par l’OIT et l’OMS, 19 facteurs de risque professionnels sont responsables de près de deux millions de décès chaque année.

Toutefois, en y ajoutant les décès causés par les facteurs de risque non inclus dans le rapport conjoint et en comblant le manque d’informations dû à un mauvais traitement des données, le nombre total réel de décès dans le monde pourrait s’élever à près de trois millions, un chiffre qui serait encore probablement sous-estimé.

Dans un discours prononcé, cette semaine, à l’occasion du Congrès mondial sur la sécurité et la santé au travail, le secrétaire général adjoint de la CSI, Owen Tudor, a indiqué que: « L’augmentation du nombre de décès liés au travail ne pourra être enrayée qu’en reconnaissant la santé et la sécurité au travail comme un droit fondamental au travail, à l’instar des autres droits fondamentaux de l’OIT – la liberté syndicale, la négociation collective et la protection contre la discrimination, le travail des enfants et le travail forcé.

« Cette reconnaissance devra être finalisée lors de la Conférence annuelle de l’OIT de l’année prochaine afin d’inciter les gouvernements à prendre des mesures renforcées visant à prévenir les maladies et les décès liés au travail, dans les secteurs tant privé que public ».

Tant que l’OIT n’aura pas reconnu la santé et la sécurité au travail comme l’un des principes et droits fondamentaux au travail, les travailleurs et travailleuses continueront de mourir inutilement à cause de leur travail. Un travailleur meurt toutes les dix secondes; or nous savons ce qui doit être fait pour protéger la population:

  • réaliser des évaluations des risques;
  • garantir un accès universel aux services de santé au travail;
  • assurer la participation des travailleurs et des syndicats des comités de santé et de sécurité sur le lieu travail aux institutions nationales chargées de la sécurité;
  • accorder aux travailleurs le droit de refuser un travail dangereux; et
  • exiger la déclaration des maladies causées ou aggravées par le travail.

« Nous espérons également que l’OIT et l’OMS compléteront le tableau en incluant les maladies et les accidents qui n’ont pas été pris en compte dans leur récent communiqué, notamment la liste figurant dans la Recommandation 194 de l’OIT, » a ajouté Owen Tudor.