Les normes fondamentales du travail en Zambie: Il reste énormément de travail à accomplir

Un nouveau rapport de la CSI sur les normes fondamentales du travail en Zambie lève le voile sur d’importantes irrégularités dans l’application des normes fondamentales du travail dans ce pays. La sortie du rapport a été programmée de manière à coïncider avec l’examen de la politique commerciale de la Zambie à l’OMC cette semaine.

Bien que la Zambie ait ratifié les deux conventions fondamentales de l’OIT relatives aux droits syndicaux, le rapport montre que ces normes sont largement bafouées dans la pratique, et ce, plus particulièrement dans le secteur minier, dominé par des firmes étrangères. Les employeurs de ce secteur sont réputés pour leur conduite brutale et le recours à l’intimidation, alors que les pouvoirs publics ne sont pas toujours prompts à intervenir. Invité à se prononcer à propos de cette situation, Guy Ryder, secrétaire général de la CSI a déclaré : « Il incombe au gouvernement de redoubler ses efforts pour assurer le plein respect des droits des travailleurs dans toutes les entreprises, y compris les firmes étrangères et les sous-traitances.»

D’après le rapport, les femmes sont fortement désavantagées dans l’emploi et l’éducation, malgré la ratification par la Zambie des conventions de l’OIT contre la discrimination. Dans certains secteurs, les hommes touchent deux fois plus que les femmes pour un travail d’égale valeur, tandis que la ségrégation demeure extrêmement élevée dans le marché du travail, où les femmes sont confinées aux secteurs faiblement qualifiés et faiblement rémunérés. Le rapport met également en lumière des cas de discrimination à l’encontre de personnes atteintes du VIH/Sida.

D’autre part, il montre que malgré certains efforts du gouvernement et la ratification des Conventions de l’OIT, le travail des enfants, y compris sous ses pires formes, demeure un problème grave dans le pays, plus particulièrement dans l’agriculture et les secteurs nationaux.

Enfin, le rapport montre que le travail forcé existe en Zambie, en dépit des récentes initiatives engagées par le gouvernement face à ce problème. Toujours d’après le rapport, la lutte contre l’exploitation des travailleurs, y compris l’exploitation de migrants en situation particulièrement vulnérable requerrait une approche nettement plus proactive de la part des pouvoirs publics, de même qu’un renforcement de l’inspection du travail.


Lire le rapport complet (en anglais)