Le programme de coopération internationale de la FGTB-ABVV: comment nous oeuvrons

La FGTB a été officiellement reconnue comme partenaire dans la coopération au développement belge en 2002-2003. Cela ne signifie pas que nous avons commencé à travailler avec les syndicats du sud seulement à cette époque, mais la reconnaissance nous a permis d’obtenir un plus grand financement et d’élaborer des programmes à long terme avec nos partenaires dans les différents continents.

Nous mettons en œuvre actuellement un programme avec des partenaires en Afrique (Afrique du Sud, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, RDC, Côte d’Ivoire, Kenya, Malawi, Rwanda, Zambie et Zimbabwe), en Asie (Palestine) et en Amérique latine (Colombie, Cuba, Pérou). Le travail décent est la base de notre programme, où nous œuvrons pour la mise en œuvre des quatre objectifs stratégiques de l’OIT (création d’emplois, garantie des droits au travail – notamment les droits syndicaux, la protection sociale et la promotion du dialogue social). Nous nous axons en particulier sur les droits des travailleurs/euses et les droits syndicaux, la protection sociale, les questions de santé et de sécurité et la promotion du dialogue social. Nous mettons en œuvre notre programme aux niveaux interprofessionnel et sectoriel et tant dans l’économie formelle qu’informelle.

Cette année, la FGTB a participé avec tous ses partenaires au Forum social mondial qui s’est tenu à Tunis du 26 au 30 mars 2013. Notre présence au Forum social mondial avait deux buts. D’une part, nous avons saisi cette occasion pour organiser un atelier durant deux jours avec nos partenaires sur la coopération internationale et le rôle des syndicats à cet égard. Les débats ont été axés sur deux thèmes principaux: la mission et la vision des syndicats en matière de coopération internationale et la manière de les intégrer à tous les niveaux du syndicat ainsi que dans la société. Les débats ont porté sur la coopération syndicale basée sur la solidarité et l’unité, notamment le renforcement des capacités (moyennant la formation et l’éducation), la création de réseaux à l’échelon national et international, la sensibilisation, le plaidoyer, la mobilisation, l’équilibre des pouvoirs et la démocratie, ainsi que sur une société juste, la justice sociale, la solidarité et l’égalité. D’autre part, nous avons organisé des ateliers conjointement avec nos structures professionnelles sur le travail domestique, la violation des droits syndicaux et la justice fiscale. En effet, le Forum social mondial représente pour nous un moment important pour nous réunir avec d’autres mouvements et débattre d’alternatives aux politiques néolibérales croissantes. Le fait de l’avoir organisé à Tunis, berceau du mouvement du Printemps arabe, a ajouté une valeur symbolique au Forum, tout en émettant un signal fort de solidarité avec le processus démocratique en Tunisie.

Selon la FGTB et ses partenaires, le Forum social mondial offrait une excellente occasion d’apprendre à se connaître davantage et de renforcer notre réseau international. En effet, pour avoir un plus grand impact sur la société mondiale où les multinationales sont organisées par-delà les frontières, les syndicats doivent rester unis et créer leur propre réseau international afin d’offrir un contre-pouvoir approprié aux violations transfrontalières des droits des travailleurs et des droits syndicaux. La coopération syndicale vise à faire entendre la voix des travailleurs et des travailleuses ainsi que du mouvement syndical dans les politiques de développement. Nous ne luttons pas seulement contre la pauvreté, mais également contre les inégalités et pour la justice sociale pour tous.

Il va sans dire que la crise économique actuelle et les mesures d’austérité prises par l’Europe ont une incidence considérable sur la coopération avec le sud. Dans toute l’Europe, d’importantes coupes ont été opérées dans les budgets pour la coopération au développement. De nombreux pays mettent l’accent sur la résolution de leurs problèmes budgétaires nationaux en oubliant leur engagement d’affecter 0,7% de leur produit intérieur brut à la coopération au développement. Nous devons maintenir la coopération au développement en tête des priorités du programme politique de nos pays – et la Tunisie nous a offert un lieu et une occasion parfaits pour ce faire. De concert avec tous nos partenaires et une vaste délégation de la FGTB, nous avons saisi cette occasion pour émettre un signal fort à nos dirigeants politiques: la coopération internationale doit être maintenue en tête des priorités du programme national.

Article fourni par la FGTB-ABVV