Le Mexique annonce qu’il ratifiera la Convention 98 de l’OIT sur la négociation collective

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Les organisations syndicales internationales et régionales ont salué l’engagement pris par le secrétaire mexicain du Travail et de la Sécurité sociale, Alfonso Navarrete Prida, de ratifier la Convention 98 de l’OIT et promouvoir des négociations collectives effectives. Il s’agit d’un premier pas vers l’abolition du recours aux « contrats de protection ».

Navarette a annoncé sa décision à l’issue d’entretiens avec la Confédération syndicale internationale (CSI), l’organisation régionale de la CSI, la Confédération syndicale des travailleuses et travailleurs des Amériques (CSA) et la fédération syndicale internationale de l’industrie IndustriALL Global Union, qui représente un secteur sévèrement touché par le recours aux contrats de protection, qui excluent tout droit de regard des travailleurs sur leurs conditions d’emploi ou leur représentation syndicale.

Selon Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, les « contrats de protection exposent les relations travailleurs-employeurs aux pratiques corrompues et représentent une atteinte grave à la liberté d’association et au droit de négociation collective. La participation pleine et démocratique à l’établissement des salaires et conditions d’emploi relèvent des droits fondamentaux des travailleurs et la pratique malhonnête consistant à recourir aux contrats de protection a été tolérée durant bien trop longtemps. Nous saluons l’engagement du ministre à engager des discussions sur de nouvelles réformes du code du travail qui, nous l’espérons, mettrons un terme à cette atteinte flagrante aux droits des travailleurs, qui affecte un nombre important de travailleurs au Mexique.

Fernando Lopes, secrétaire général adjoint d’IndustriALL Global Union a déclaré : « Malgré les dispositions concrètes qui ont été prises lors de la réunion, il reste encore énormément de chemin à parcourir avant de pouvoir parler de changements positifs. Le système inique que constitue le recours aux contrats de protection entrave continuellement les activités courantes de nos affiliés, ainsi que celles d’autres syndicats mexicains indépendants. Les travailleurs ordinaires et l’économie mexicaine tout entière sont tenus en otages par ce système corrompu qui foule aux pieds les droits des travailleurs et entrave tout progrès au plan des conditions de vie et de travail. »

L’engagement pris par le ministre du Travail mexicain intervient à la suite d’une campagne qui a mobilisé des syndicats internationaux et mexicains et qui visait à pénaliser le recours aux contrats de protection. Cette campagne a culminé avec une conférence à Mexico la semaine dernière où les syndicats ont exprimé de façon détaillée leurs préoccupations et appelé le gouvernement à prendre les mesures qui s’imposent.

Le ministre Navarette s’est aussi engagé à œuvrer à la résolution de diverses autres questions soulevées par les syndicats.

Lettre du ministre Navarette (en espagnol uniquement)