La société civile est très impatiente de mettre en œuvre une coopération au développement efficace

La société civile estime que le renforcement de la mise en œuvre de la coopération au développement est le point le plus important de la première réunion ministérielle du Partenariat mondial des organisations de la société civile (OSC), comme le souligne Tony Tujan, membre du Comité directeur.

«La société civile est tout à fait optimiste vis-à-vis des progrès réalisés depuis Busan et nos partenaires sont vraiment impatients d’assister à cette mise en œuvre, en particulier au niveau national» précise le représentant de la société civile Tony Tujan, en marge de la troisième réunion du Comité directeur du Partenariat mondial.

Pour visionner l’intégralité de l’entretien enregistré lors de la réunion tenue à Addis-Abeba, en Éthiopie, les 25-26 juillet 2013, cliquez ici, ou accédez à sa transcription ici (liens en anglais).

D’après Tony Tujan, certains pays ont déjà beaucoup travaillé, et de manière satisfaisante, mais les membres du Partenariat souhaiteraient voir les choses s’accélérer avant la première réunion ministérielle du Partenariat mondial des OSC, qui aura lieu au Mexique début 2014.

«Renforcer la mise en œuvre. Nous pensons que c’est le plus important. Nous aimerions aussi une meilleure évaluation des résultats, et comprendre où se trouvent les difficultés» explique Tony Tujan, qui représente le Partenariat des OSC pour l’efficacité du développement au Comité directeur.

«Nous pensons que la coopération Sud-Sud est très importante, ainsi que la question du partage des connaissances. La question de la mobilisation des ressources domestiques nous semble également importante.

Il affirme que les ressources des pays africains pourraient leur rapporter de l’argent en instaurant des taxes d’exportation innovantes.

«Bien sûr, d’un autre côté, en plus de la question de rapporter de l’argent, se pose la question de savoir comment le dépenser, ajoute-t-il. C’est aussi à ce point de vue que la société civile doit connaître les budgets, et qu’elle doit savoir comment ils sont élaborés et comment ils sont dépensés».
La société civile doit prendre part à l’après Busan

Vitalice Meja, qui travaille pour le réseau Reality of Aid Africa, s’est récemment fait l’écho de la déclaration de Tony Tujan, selon laquelle la société civile est prête à participer activement au débat sur la coopération au développement de l’après Busan.

Vitalice Meja indique que, bien qu’il y ait encore beaucoup à faire au niveau du dialogue entre la société civile et les gouvernements, son organisation, Reality of Aid Africa, a déjà organisé des discussions sur l’après Busan dans plusieurs pays africains, dont la Zambie et le Rwanda.

«Au cours de l’année passée, nous avons mis en place des consultations régionales et sous-régionales, auxquelles la société civile a participé. Ces consultations ont permis d’informer sur les avancées de la mise en œuvre de l’après Busan et de rappeler qu’une des principales priorités au niveau national est la participation de la société civile au débat sur la manière de faire progresser l’après Busan» ajoute Vitalice Meja.

Des études ont permis d’observer les avancées de la Zambie par rapport à la réalisation de l’accord de Busan et de convoquer une série de discussions entre le gouvernement et les donateurs sur «la situation vis-à-vis de Busan et le rôle que va jouer la société civile».

«Le gouvernement admet de plus en plus qu’il a besoin de la société civile à un niveau national et de sa contribution pour renforcer et faire avancer l’après Busan» indique-t-il.

Il faut du temps aux OSC pour mettre en place des mécanismes de contrôle

Cependant, Vitalice Meja affirme que les OSC ont besoin de temps pour se préparer à rendre compte des avancées réalisées au niveau national.

«Nous espérons avoir suffisamment de temps pour nous préparer à installer ce processus au niveau national afin que cela ne se résume pas à une simple invitation lancée à l’improviste pour venir donner des avis et des propositions» déclare-t-il.

«Il faut également se pencher sur le renforcement des capacités de la société civile pour qu’elle comprenne mieux le partenariat de Busan, ses conséquences et son rôle dans l’action pour le développement. Nous espérons que ces processus nous permettront d’élaborer un programme de renforcement des capacités, qui aidera ensuite la société civile pour l’après Busan au niveau national».

Tony Tujan plaide également en faveur d’une contribution continue de la société civile: «La société civile, ainsi que d’autres acteurs, doit participer aux discussions. Depuis Busan, c’est la «marque de fabrique» de ce partenariat: tout le monde est ensemble, tout le monde est sur la même longueur d’onde et tous sont reconnus comme d’importants acteurs du développement».

Article originellement publié sur le site du GPEDC