La sentence de Londres contre Uber prouve que le non-respect du statut de travailleur doit cesser

Un autre jalon a été franchi la semaine dernière dans la lutte incessante pour amener Uber et d’autres plateformes VTC (voiture de tourisme avec chauffeur) à respecter les droits des travailleurs. Et à l’instar d’autres combats, celui-ci est aussi mené par les travailleurs et leurs syndicats.

Le dernier succès en date a vu le Tribunal de l’emploi de Londres rejeter l’appel fait par Uber d’un jugement antérieur qui concluait que ses chauffeurs sont des travailleurs et, partant, doivent jouir de droits de travailleurs.

La procédure avait été intentée à l’initiative de chauffeurs d’Uber, avec le soutien de leur syndicat, GMB.

Ce jugement vient renforcer le besoin de changement souligné par une autre sentence prononcée dans la capitale britannique, qui avait révoqué la licence d’exploitation d’Uber.

Ces démarches inspirées par les syndicats, et qui sont reproduites aux quatre coins du monde, ne se limitent pourtant pas à amonceler les charges contre l’entreprise. Elles sont une indication que les exploitants de plateformes VTC – dont Uber n’est aujourd’hui qu’un exemple parmi une foule d’autres – doivent travailler dans le respect des législations locales, nationales et internationales, qui ont été promulguées aux fins de protéger à la fois les travailleurs et les passagers.

Une spécificité en ce sens, et que les syndicats sont idéalement placés pour contester, réside dans la tentative de travestir le statut d’emploi des travailleurs sous couvert de l’économie du partage et de réduire les coûts pour les consommateurs.

La leçon inéluctable pour Uber (et toutes les sociétés qui usent de tactiques similaires pour affaiblir le statut des travailleurs dans leur propre intérêt) est qu’ils ne seront plus autorisés à poursuivre leur simulacre.

Leur modèle d’emploi supposément indépendant sera remis en cause par nous, par les autorités réglementaires et par les gouvernements locaux et nationaux.

L’ITF n’est pas opposée aux nouvelles technologies du transport, en revanche nous sommes contre un retour aux conditions du 19e siècle.

Uber doit renoncer à un modèle d’entreprise qui ignore ou amoindrit les droits des travailleurs et s’évertue à contourner les réglementations qui protègent les passagers et les usagers de la route, et promouvoir, à la place, un transport sûr, sécurisé et durable.

Tant que ce ne sera le cas, le mouvement syndical s’emploiera sans relâche à lui demander des comptes, que ce soit au tribunal du travail, à l’Hôtel de Ville ou au parlement.