La Self Employed Women Association (Association des travailleuses indépendantes - SEWA) représente l’un des exemples les plus réussis de la force de l’approche de la lutte contre la pauvreté basée sur l’autonomisation.

Le PROGETTO SVILUPPO (CGIL) et le ministère italien des Affaires étrangères financent un projet de trois ans concernant le renforcement des droits des femmes dans l’État du Gujarat (Inde). L’Indian Academy for Self Employed Women (IASEW) ou la SEWA Academy est le partenaire local du projet et est une organisation fraternelle de la SEWA. L’IASEW a été créée pour répondre aux besoins de renforcement des capacités des travailleuses pauvres et indépendantes de l’économie informelle.

L’initiative vise à promouvoir les droits civils et politiques à part entière pour les femmes, en améliorant la structure de communication et la formation de l’association des travailleuses. La SEWA, en tant que large réseau associatif, joue un rôle central dans la coordination, la promotion, l’organisation et la gestion des activités de formation à différents niveaux et à l’intention de différents groupes cibles. Par conséquent, l’objectif spécifique du projet est de renforcer la formation des ressources humaines de l’association, comme instrument d’autonomisation des femmes dans la famille, le village, la communauté, l’environnement politique, social et économique.

Les principales activités sont les suivantes:

  • l’établissement d’un centre informatique de communication (Manipur) pour les villages, en vue d’intégrer et de lier les activités dans les zones rurales à celles menées dans les zones urbaines;
  • l’autonomisation des membres à travers la formation des dirigeants et des cadres supérieurs, en prêtant particulièrement attention au programme sur le travail décent en vue de diffuser les normes de l’OIT (cadre juridique et application pratique) sur le travail décent;
  • la formation des jeunes femmes sur les questions liées à la santé (éducation de base, contraception pour éviter la fréquence des grossesses, prévention du SIDA, etc.);
  • la formation sur les systèmes informatiques et les communications (enregistrement radiophonique et vidéo);
  • l’éducation primaire (cours d’alphabétisation) et formation professionnelle (technique et professionnelle).

Jusqu’à présent l’analyse des coûts et des avantages du projet révèle que l’allocation des ressources financières a un impact très positif sur les bénéficiaires (districts d’Ahmedabad, communautés, villages, zones rurales de l’État du Gujarat).

À la fin du projet (28 mars 2013), en prenant uniquement en compte les activités éducatives (cours/séminaires, stages en Italie, bourses, achat d’équipement pour la formation et différentes initiatives) qui se termineront durant la troisième année du projet, on s’attend à atteindre l’objectif de 4 550 bénéficiaires.

Sans mentionner les effets positifs – qui ne peuvent être évalués en termes financiers – de ce projet sur les conditions socioéconomiques (droits du travail, santé, etc.) des communautés et des femmes concernées.

En ce qui concerne la formation, il convient de souligner qu’en général le projet a un impact significatif sur les femmes et les questions liées au travail dans l’économie informelle. En particulier, plus de 2 000 femmes ont ouvert un compte bancaire en 2011-2012 à la banque de la SEWA et, grâce à de petits prêts (microcrédits), elles ont pu améliorer les conditions économiques de leur propre famille.

Malheureusement, les femmes ne comprennent pas l’importance de s’identifier comme « travailleuses ». Grâce aux différentes formations, les bénéficiaires ont renforcé leur prise de conscience de leur fonction en tant que personnes participant pleinement et contribuant à l’économie mondiale. En outre, la création de trois centres multimédias dans les villages a bénéficié à quelque 2 500 femmes, encourageant des plateformes interactives de discussion sur des thèmes généraux concernant les communautés locales.

Le programme a indirectement un impact significatif sur le taux d’emploi des femmes dans l’État du Gujarat, qui peut être estimé – à la troisième année du projet – à quelque 700 unités.

Compte tenu de la situation générale en Inde, les femmes dans l’économie informelle peuvent travailler à domicile, comme travailleuses salariées ou travailleuses non rémunérées. Comme elles se limitent en général aux tâches ménagères, leur niveau d’exposition au monde extérieur est restreint. Nombre d’entre elles sont analphabètes et il est probable que leur participation politique soit faible ou qu’elles ne soient pas bien informées.

Parmi les différentes activités du projet, de grands efforts sont déployés et une grande importance est accordée au programme d’alphabétisation mis en œuvre dans les villages ainsi que dans les zones urbaines du district d’Ahmedabad.

La formation d’alphabétisation a pour objectif d’aider les femmes à être indépendantes en acquérant les compétences de base en matière d’alphabétisme et de calcul. Plus particulièrement, le programme comprend des cours sur la manière de tenir les outils d’aide à l’écriture, des cours de dessin, des informations sur l’alphabet et les syllabes, des cours d’écriture et de lecture, l’identification de signes supplémentaires, les nombres et la composition des mots moyennant l’utilisation de cartes, de bracelets, de boîtes d’allumettes, etc. Les participantes ont entre 8 et 55 ans. La formation d’alphabétisation se déroule pendant un an et est un engagement quotidien à long terme. Les cours sont donnés pendant deux heures, six jours par semaine. Les enseignants sont engagés au sein de la communauté. Une formation poussée, axée sur le développement des compétences des femmes, est dispensée aux enseignants. Des réunions mensuelles sont organisées à l’intention des enseignants et des superviseurs.

Cette formation a un impact immédiat significatif sur les femmes, les communautés et la société.

Article fourni par CGIL