La santé et la sécurité au travail est un droit fondamental

La CSI a condamné les représentants des employeurs et les gouvernements acquis au patronat pour empêcher l’Organisation internationale du travail (OIT) de mener à bien le processus de reconnaissance du droit à la santé et à la sécurité au travail comme un droit fondamental.

Malgré l’engagement pris dans le cadre de la Déclaration du centenaire de l’OIT, adoptée l’année dernière, selon lequel tous les travailleurs doivent bénéficier d’une protection adéquate en matière de santé et de sécurité, l’appel des syndicats en faveur d’une avancée de l’OIT sur cette question se heurte à un barrage au Conseil d’administration de l’organisation, qui doit se réunir en novembre.

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « Chaque année, quelque 2,3 millions de personnes perdent la vie des suites de maladies et d’accidents du travail, et l’actuelle pandémie ne fera qu’alourdir ce bilan tragique. Des millions d’autres personnes ont été blessées ou souffrent de maladies de longue durée liées à leur travail. Le droit à la protection contre les processus de travail comportant un risque mortel, les produits chimiques nocifs et autres dangers doit être reconnu comme un droit fondamental, au même titre que la liberté d’association et de négociation collective et la protection contre la discrimination, le travail forcé et le travail des enfants. Il s’agit là des pierres angulaires du nouveau contrat social dont le monde a si désespérément besoin pour bâtir la résilience et la reprise à l’ère de la COVID-19.

« Alors que les mesures de santé publique à grande échelle ont été et continueront très probablement à jouer un rôle crucial pour enrayer la propagation du virus SRAS-CoV-2, il conviendra d’accorder beaucoup plus d’attention aux lieux de travail, afin de prévenir la propagation du virus au sein de la communauté.

« La santé et la sécurité au travail occupent une place clé dans ce processus, avec la participation des travailleurs et de leurs représentants syndicaux aux décisions qui s’imposent en matière de prévention et de protection. Si les intérêts privés font obstacle à la réalisation de cet objectif à l’OIT, ils se trompent s’ils pensent pouvoir en être quitte. Nous appelons les gouvernements à ne pas capituler devant l’agenda des entreprises à l’OIT, qui fait passer le profit avant la vie, et à se joindre à nous pour protéger les travailleurs contre la mort et la maladie », a ajouté Mme Burrow.