La réunion des ministres de l’Agriculture du G8 ne répond pas aux besoins des personnes qui souffrent de la faim dans le monde

En dépit des promesses des ministres de l’Agriculture du G8, réunis pendant trois jours à Cison di Valmarino (Italie), de soutenir la sécurité alimentaire, d’examiner les effets néfastes de la spéculation alimentaire et de déterminer si les stocks mondiaux de céréales pourraient être rétablis pour faire face aux urgences humanitaires et à l’instabilité des prix, cette réunion n’a débouché sur aucun véritable engagement ou financement.

Bruxelles, le 24 avril 2009 : En dépit des promesses des ministres de l’Agriculture du G8, réunis pendant trois jours à Cison di Valmarino (Italie), de soutenir la sécurité alimentaire, d’examiner les effets néfastes de la spéculation alimentaire et de déterminer si les stocks mondiaux de céréales pourraient être rétablis pour faire face aux urgences humanitaires et à l’instabilité des prix, cette réunion n’a débouché sur aucun véritable engagement ou financement. « En continuant de s’appuyer sur les mêmes structures et approches de marché décriées qui ont notamment été à l’origine de la crise alimentaire de l’année dernière, les ministres de l’Agriculture du G8 n’ont pas pris les mesures suffisantes pour empêcher qu’une nouvelle crise survienne dans un avenir proche », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

Audacieusement, la réunion du G8 a conclu qu’il fallait accroître la production alimentaire mondiale afin de permettre à tous les citoyens d’avoir accès à des aliments sûrs et nutritifs. Pourtant, le rapport de la CSI, « Un remède contre la faim : pourquoi le monde manque de nourriture » , a démontré que le principal problème à l’heure actuelle n’est pas la disponibilité des aliments, mais l’accessibilité de la nourriture. Le nombre de personnes souffrant de la faim ne cesse de croître. Il s’agit souvent de travailleurs pauvres privés de leurs droits syndicaux fondamentaux et d’autres droits humains et ne disposant par de moyens économiques et sociaux pour préserver des moyens de subsistance décents. Si l’ont désire répondre à des enjeux comme l’insécurité alimentaire et la hausse de la pauvreté, ces personnes doivent pouvoir disposer de revenus supérieurs, bénéficier de droits garantis et accéder de façon sûre à la nourriture et aux filets de sécurité sociale. « La crise alimentaire montre combien les politiques passées ont échoué à l’égard de la population active et combien il est urgent de se concentrer sur la demande », a déclaré John Evans, secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (CSC-OCDE).

Pour Ron Oswald, secrétaire général de la Fédération syndicale internationale UITA qui représente la main-d’œuvre du secteur agricole, « le problème chronique et croissant de la faim dans le monde n’a jamais été lié à la disponibilité des aliments, mais à leur accessibilité, y compris pour celles et ceux qui les produisent mais qui sont de moins en moins capables de s’offrir le minimum indispensable à la vie et à la santé. On nous ressert de vieilles formules alors que plus d’un milliard de femmes et d’hommes souffrent de la faim. Une fois encore, les vrais problèmes – qui profite du système alimentaire actuel et qui en pâtit, et quelles sont les véritables mesures à adopter pour nourrir la population plutôt que pour accroître les profits – n’ont pas été abordés. »

« Les droits et les intérêts des citoyens du monde doivent rester une priorité au niveau international et il convient de les promouvoir au même titre que des investissements accrus dans l’agriculture et le développement rural. La production vivrière et la croissance économique durables impliquent la promotion d’emplois décents et verts pour tous. Les dirigeants des pays du G8 doivent accepter ce principe au moment de se rencontrer en juillet », a conclu Guy Ryder.

Pour lire le rapport complet

Photo : Delayed Gratification


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