La réunion de haut niveau du CAD de l’OCDE définit les priorités pour l’année prochaine.

Le Comité d’aide au développement de l’OCDE (CAD) a tenu, les 4 et 5 décembre à Londres, sa réunion annuelle de haut niveau en présence des ministres des pays membres du CAD et d’autres pays de l’OCDE, ainsi que des responsables de haut niveau de différentes banques de développement multilatérales. Les priorités immédiates du CAD présentées dans le communiqué de la réunion de haut niveau sont l’action de l’après 2015, le Partenariat mondial pour une coopération efficace au service du développement et, plus généralement, la question du financement du développement. Il est important de souligner que le communiqué identifie et, dans certains cas, convient des prochaines étapes vers la réalisation des différents engagements relevant des domaines prioritaires mentionnés.

Le communiqué de la réunion de haut niveau indique, à juste titre, dans la description du contexte que « les inégalités sociales se creusent dans tous les pays – aussi bien développés qu’émergents ou en développement – et constituent une source de préoccupation grandissante eu égard aux risques qu’elles font peser sur la stabilité sociale, politique et économique. » Il reconnait également l’évolution du paysage de la coopération au développement et souligne l’émergence des partenaires Sud-Sud et l’importance croissante de la société civile et du secteur privé.

Le communiqué de la réunion de haut niveau est particulièrement encourageant au regard des positions conjointes des participants sur les objectifs de développement de l’après 2015. Le communiqué soutient fortement le Panel de haut niveau et le processus conduit par les Nations Unies tout en affirmant que le processus ne devrait pas être dicté par les donneurs. Il reconnait clairement que tous les membres de la société devraient pleinement s’approprier le futur cadre, quel qu’il soit. Le point le plus marquant du communiqué concerne peut-être la reconnaissance que le futur cadre devrait reposer sur les principes des droits de l’homme et qu’une attention particulière devrait être accordée au « rôle des institutions démocratiques, à la sécurité humaine », tout en dépassant les paradigmes de développement conventionnels fondés sur les mesures de revenu national.

Le soutien du communiqué au Partenariat mondial est, quant à lui, légèrement moins ambitieux. Le communiqué exprime le souhait que le Partenariat mondial œuvre à réduire la fragmentation et accroître le transparence et la prévisibilité de l’aide. Il reconnait également les engagements de Busan qui devaient être atteints en 2012 mais ne contient aucune information concrète en ce qui concerne le degré et les modalités de réalisation de ces engagements. Un aspect positif notable du communiqué a trait à la suggestion selon laquelle le Partenariat mondial devrait offrir un espace de dialogue sur l’impact des décisions relevant des politiques publiques générales qui font obstacle aux efforts en faveur du développement.

Les positions conjointes exprimées dans le communiqué sur le financement du développement, sont quelque peu préoccupantes du fait qu’elles reposent en grande partie sur la mesure du financement du développement, et en particulier de l’APD. Le non respect des engagements pris par de nombreux donneurs en termes de niveau d’APD est bien connu. Ainsi, les donneurs envisagent-ils, depuis un certain temps maintenant, de redéfinir l’APD, probablement en raison des difficultés qu’ils éprouvent à respecter les engagements actuels. A cet égard, le communiqué évoque à nouveau l’idée d’élargir la définition de l’APD à l’avenir, en étudiant par exemple comment mesurer « l’effort des donneurs », et par là même à la possibilité de « moderniser la notion d’APD. »

Le communiqué indique clairement et sans équivoque que le CAD s’affirmera à l’avenir et continuera à jouer un rôle crucial dans les débats sur la coopération au développement.

Il est regrettable que le mouvement syndical international, par l’intermédiaire du TUAC/ de la CSI n’ait pas été convié à la récente réunion de haut niveau, alors qu’il avait été invité et avait participé à la Réunion du CAD au niveau des hauts fonctionnaires organisée en avril 2012 .

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Article de Matt Simonds, TUAC